Je foule souvent la couche qui
nous avait reçus tous deux, et ne devait plus nous voir réunis. Je touche,
autant que je le puis, tes traces au lieu de toi, et la place qu'ont échauffée
tes membres. Je m'y jette, et inondant ce lit des larmes que je répands,
"Nous t'avons foulé deux, m'écrié-je ; deux reçois-nous encore. Nous
sommes venus ici ensemble ; pourquoi ne pas nous en aller ensemble ? Lit
perfide, où est la meilleure partie de moi même ? "
Que faire ? Où porter seule mes pas ? L'île est sans
culture. Je n'aperçois ni les travaux des hommes ni ceux des bœufs. La mer
baigne dans toutes leurs parties les côtes de cette terre. Aucun vaisseau,
aucun n'est là prêt à s'ouvrir des routes incertaines.
Traduction Théophile Baudement
Photo et montage Isabelle Jouteur copyright ©
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