dimanche 15 septembre 2019

Encore Lachapelle...

Je vous ai récemment parlé de Lachapelle et de sa chapelle...
Mais que n'ai-je pas découvert à quelques centaines de mètres de ce joyau baroque ? Quelque chose comme un conservatoire des Métamorphoses... Si, si... Jugez plutôt...
On y est accueilli par un Cyparissus ébouriffé - à moins qu'il ne fasse de grands gestes pour être le premier à recevoir votre visite...


Comme on pouvait s'y attendre, Apollon est tout près, ou du moins son laurier : guette-t-il l'occasion d'unir ses branches à celles de son jeune amant trop tôt disparu ?...


A peine plus loin s'élance un frêne majestueux. Sans doute abrite-t-il quelque Méliade, nymphe née de la terre fécondée par le sang d'Ouranos...


Ce n'est pas un arbre dont on fait les flûtes, non... Plutôt les lances ; celle d'Achille fut faite dans un frêne du Pélion, montagne de Thessalie. Mais, dites-moi : dans cet enchevêtrement de frondaisons, comment s'y prend-on pour faire une lance ?

Plus facile de cueillir un fruit au verger voisin...


Est-ce donc ici, Acontius, que tu cueillis la pomme dont tu fis cadeau à Cydippe pour la contraindre à te prendre pour époux ? Tu avais gravé dans ce beau fruit la phrase : "Je jure par le temple d'Artémis de me marier avec Acontius". Cydippe prend le fruit, lit à haute voix ; la voilà aussitôt solennellement engagée à celui qu'elle n'aime pas et qu'elle finira par épouser, pour honorer sa promesse...
Mais, me diront certains, Acontius n'a pas gravé sa formule dans un pomme mais dans un coing... Qu'à cela ne tienne : il n'y a qu'à se servir en coings...


Mon attention est soudain attirée par trois étranges personnages...


Où se hâtent-ils donc ? A n'en pas douter, ils vont faire cercle autour d'Orphée et se joindre à l'assemblée des grands arbres qui ont déjà pris place autour du poète...


Des sanglots semblent se faire entendre à proximité. Serait-ce quelque auditeur trop sensible au chant d'Orphée et incapable de contenir son émotion en entendant le récit de la mort tragique d'Adonis ou de celle de Myrrha ?
Mais non...
Il s'agit des filles du Soleil, les Héliades, qui pleurent la disparition de leur frère, l'infortuné Phaéton. Il avait obtenu de pouvoir conduire le char de son père sans savoir que ce qui devait faire son bonheur ferait sa perte. Le voici maintenant gisant au milieu de ses soeurs, qui pleurent leurs larmes d'ambre...


Voilà bien un jardin extraordinaire et dont je suis sûr qu'il réserve encore mille et un enchantements à qui sait y regarder de plus près...
Eh bien, je veux être celui-là !...
Et si vous ne me faussez pas compagnie, je vous ferai partager mes découvertes.
Car je ne pars pas d'ici !...



vendredi 13 septembre 2019

Métamorphoses à la Galerie Martine Aboucova


Vous êtes Parisien, résident ou de passage ?
Vous avez donc la chance de pouvoir découvrir METAMORPHOSES, la nouvelle et huitième exposition d'Angela Detanico et Rafael Lain à la Galerie Martine Aboucova (5 Rue Sainte-Anastase 75003 Paris / 7 septembre - 19 octobre 2019 / performance le 15 septembre, de 11h à 17h).


"Angela Detanico et Rafael Lain travaillent ensemble depuis 1996. Sémiologue et graphiste de formation, respectivement nés en 1974 et 1973 au Brésil, ils vivent et travaillent à Paris. Fascinés par ce qui dépasse l’homme et la compréhension du monde qui l’entoure, ils tirent d’une recherche scientifique, mathématique et littéraire des systèmes de représentation et d’écriture du temps, de l’espace, de la mémoire, de l'infini.
Après avoir travaillé à partir de textes plutôt scientifiques (Galilée, Copernic ou Ptolémée), ils abordent la littérature, la philosophie et la poésie avec un grand respect. Ainsi Gilles Deleuze, Paul Valéry, Virginia Woolf, James Joyce, Sapphô, Emilie Dickinson, Gertrude Stein et Jacques Roubaud apparaissent dans leurs oeuvres.
Ce projet autour de la transformation et de l'apparition rassemble un corpus d'oeuvres inédites, colorées, incarnées. La métamorphose des personnages chantée dans le chef-d'oeuvre d'Ovide est ici représentée dans des formes imprévues, délicates et très poétiques.
Des nymphes d'une grande beauté, des amours contrariées, des dieux envahis, des sentiments intenses, des destins bouleversés traversent et chorégraphient le champ de l'exposition. En résulte cependant un grand calme mêlant au silence et à la nuit des éléments universels très familiers : de la pluie, un arc en ciel, un laurier et un désir absolu de voler. Le tout se place sous la protection d'un soleil aveuglant et abstrait.
Comme l'auteur, les artistes mettent l’accent sur les causes du changement de forme ou sur le phénomène lui-même ou sur ses conséquences. Avec sa présentation de l'origine du monde et des êtres, Ovide offre à Detanico / Lain la possibilité d'un territoire où l'art du récit peut se conjuguer avec celui de l'ellipse."