vendredi 30 août 2019

Bacchus et Cérès à Lachapelle...

Dimanche dernier, on célébrait Bacchus et Cérès à Lachapelle. Je veux dire par là qu'était donné à Lachapelle un récital de piano.


Au programme figuraient les pièces "Bacchus" et "Cérès, ma fille", d'Alexandre Dupouy, compositeur et interprète de ses oeuvres.
Si vous souhaitez faire connaissance avec ce jeune musicien, voici :
Et voici pour découvrir son "Bacchus" :

Mais j'ai bien vu que votre regard était attiré par le décor du choeur... Et ce n'est pas sans raison : car si le village de Lachapelle porte ce nom, c'est parce que sa chapelle a quelque chose d'unique... Voyez plutôt :


Eh oui ! Qui s'attendrait à trouver au fin fond de la Lomagne cette merveille baroque ?
Et vous n'avez pas tout vu :

© https://www.lachapelle82.fr/

Une double galerie toute en courbes et contre-courbes... Ne se croirait-on pas dans un théâtre vénitien ?...
Allez voir sur place, et vous en jugerez par vous-même...
Ou suivez ces quelques liens...
Bon visionnage !...

https://www.lachapelle82.fr/presentation/ 
https://www.youtube.com/watch?v=iyZk-ljaENk
https://www.youtube.com/watch?v=A07kA_a_KJg

lundi 26 août 2019

Vulcain & Cie...

Si Patrick Pavan le veut bien, et si quelqu'une veut bien poser en Vénus, je fais la photo de Vénus dans la forge de Vulcain...




Frans Floris n'a qu'à bien se tenir...

Frans Floris (1519-1570) / Vénus dans la forge de Vulcain (1560)

En attendant, je vous invite à faire plus ample connaissance avec le photographe Pierre Beteille (https://www.pierrebeteille.com/) et avec le puissant plasticien Patrick Pavan (http://patrickpavan.fr/702-2/), qui peint, sculpte, soude et - c'est très impressionnant - burine...


mardi 20 août 2019

Pygmalion(s)

Vient de paraître sous le label Ramée l'opéra de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) Pygmalion ainsi que le Pygmalion de Georg Anton Benda (1722-1795).


Voici ce que nous en apprend le livret de présentation...

"Avec l’aide de Cupidon, le sculpteur Pygmalion donne vie à sa création bien-aimée. Cet enregistrement nous offre deux versions de cette célèbre histoire. Le fameux opéra en un acte Pigmalion de Jean-Philippe Rameau, où le deus ex machina répond aux désirs de Pygmalion, est suivi de la petite perle méconnue de Georg Benda, qui porte le même nom : un monodrame saisissant pour voix parlée et orchestre où nous pouvons imaginer le sculpteur traversant un conflit intérieur entre désir et réalité. L’étoile montante Korneel Bernolet dirige son Apotheosis Orchestra et une équipe de jeunes partenaires : le haute-contre canadien Philippe Gagné campe le passionné Pygmalion dans l’opéra-ballet de Rameau, Lieselot De Wilde tient le rôle de sa femme Céphise et Caroline Weynants celui du divin Amour. Morgane Heyse assure le rôle de la statue enchantée dans les deux oeuvres. Le basse-baryton allemand Norman D. Patzke fait ses débuts comme acteur dans un rôle parlé dans le monodrame de Benda."

Et en voici l'ouverture :
https://www.youtube.com/watch?v=XRgfwNkBktc
Bonne écoute !

lundi 19 août 2019

D'Aubusson à Felletin

Pour faire vite, on parle de "la tapisserie d'Aubusson". Mais il faut savoir que les tapisseries estampillées "Aubusson" ne sont pas produites dans une manufacture unique, ni même en un  lieu unique. Ainsi, la ville de Felletin, à 10 km au sud d'Aubusson, abrite les ateliers Pinton, actifs depuis 1867 (https://www.pinton1867.com/maison-pinton-1867/).
Pour avoir une idée de leur production, rien de mieux que de visiter l'exposition qui leur est consacrée jusqu'au 27 octobre en l'église du château de Felletin (23500).
J'en ai rapporté cette superbe tapisserie sur laquelle on distingue des cavaliers - dont un porte un cor de chasse - et une meute...


 Et si l'on y regarde de plus près, on reconnaît sans hésitation...

Diane et Actéon / Charles Lapicque (1898-1988) / Manufacture Pinton / 1964

Diane et Actéon, bien sûr !...

Celle-ci est plus difficile à identifier... Langue au chat ?
Il s'agit de La toison d'or de Maurice André...

La toison d'or / Maurice André (1914-1985) / Manufacture Pinton / vers 1950

Celle-ci en impose...
 
Orphée et les Muses / Lucien Coutaud (1904-1977) / Manufacture Pinton / 1942

Voici plus de détails, pour le cas où vous voudriez identifier ces dames - mission quasi impossible, vu, entre autres, qu'il n'y en a que huit, reflet dans le miroir compris...


 Seule certitude, ceci est un chat...


Bravo aux artistes ! Bravo aux artisans !...


dimanche 18 août 2019

Aubusson

Qui ne connaît les tapisseries d'Aubusson ? Eh bien, si vous connaissez le nom sans connaître la chose, je vous invite à faire un tour par la sous-préfecture de la Creuse : vous serez comblés !...
Je vous propose aujourd'hui une visite à la Cité  internationale de la tapisserie (https://www.cite-tapisserie.fr/).


La tapisserie qui se pratique à Aubusson est dite "de basse lisse". Mais il n'y a là aucune bassesse : juste un métier à tisser positionné horizontalement...


En visitant, la Cité, on parcourt six siècles de tissage - six siècles de mise en oeuvre d'un savoir faire exceptionnel, de collaboration entre artisans tapissiers, artistes et professionnels de la laine - car, ne l'oublions pas, une tapisserie commence sa vie sur le dos d'un mouton...


J'en rapporte pour vous une magnifique Didon au bûcher, d'après Isaac Moillon (1614-1673)...


Ou plutôt un Suicide de Didon, comme on peut en juger d'après ce gros plan où l'on voit nettement la princesse prête à et près de se transpercer le sein de l'épée qu'elle avait elle-même offerte à Enée, son amant qui l'abandonne pour se rendre en Italie, où l'appelle son devoir...


Un saut de quelques siècles nous amène devant la Danaé du graveur Henri-Georges Adam...

Danaé, Henri-Georges Adam (1904-1967) / Atelier Picaud / Aubusson

Eh oui... La tapisserie est en noir et blanc, comme la gravure qui a servi de modèle...

Si vous préférez la couleur, vous voici servis avec cette tapisserie de Georges Braque, dans laquelle vous aurez reconnu...

Perséphone / Georges Braque (1882-1963) / Atelier Pinton / Aubusson
Perséphone...

Comment ?... Ce n'est pas assez coloré ? Alors voici autre chose...

Thermidor (détail) / Dom Robert / Atelier Goubely /1975

J'espère que vous y retrouverez la chaude ambiance du mois de juillet-août, ici illustré, et que vous aurez envie de faire plus ample connaissance avec Dom Robert, ce génial moine dominicain de l'abbaye d'En Calcat (http://www.domrobert.com/) dont l'oeuvre est exposée au musée de Sorèze (81540) (http://www.abbayeecoledesoreze.com/index.php?id=6244).
En cette période estivale, vous me pardonnerez de faire un peu de pub pour ce beau secteur de l'Occitanie, sans grand rapport, je vous l'accorde, avec Ovide...


mercredi 14 août 2019

Le Cyclope de Paul Rebeyrolle

Entre Saint-Yrieix et Limoges, pourquoi ne pas visiter l'Espace Rebeyrolle, à Eymoutiers ?
Vous y retrouverez ou découvrirez, c'est selon, ce peintre et sculpteur puissant - et méconnu - que fut Paul Rebeyrolle (1926-2005). Des toiles et des sculptures de grand format, un peu abstraites, un peu figuratives et rattachées au courant de la Nouvelle figuration, si cela peut vous permettre de vous faire une idée...
Mais, allez-vous me dire, quel rapport avec notre sujet ? Pratiquement aucun, je vous l'accorde... Sauf ce Cyclope, dont la force m'a semblé irrésistible...

Le Cyclope, Hommage à Georges Guingouin, 1987.
Peinture sur bois 530x500

Vous voulez en savoir davantage sur cette oeuvre ?
Voici donc le texte d'accompagnement :

"La transgression de l'ordre refusé est tout entière dans ce piétinement et ce qui peut le suivre. Car le géant ne va pas manquer de balayer « tout ça » d'un coup de pied latéral. Voyez la plante du pied, il a le pied droit pour cela. Guenilles et oripeaux habillés des membres devenus squelettes, ils vont être renvoyés dans la nuit. Comme un chasseur expose ses trophées à même le sol, le géant présente les dépouilles des vaincus. Il va les renvoyer dans l'obscur, la couleur noire de la partie droite, en bas. Il est vainqueur. (...)
Les trophées glorifient le chasseur, ils disent son habileté, son sens de la chasse. Le chasseur n'a qu’un œil ! Celui qui vise - ne ferme-t-il pas un œil pour mieux atteindre sa cible ? C'est un Cyclope dont l’œil noir, unique est énorme, hors normes, et dans l'axe de la diagonale, entre le soleil et le pied. Un cyclope qui nous entraîne dans les plus anciens mythes, ceux de la force au service des dieux. (...)
Maîtres du tonnerre, les cyclopes manient la foudre. Leur violence, toujours soudaine, est une coulée de lave, rouge et fumante. Leur oeil unique contient toute la puissance magique du regard fulgurant. Ils sont les invincibles. Ils ouvrent, par le déchaînement imprévisible de leur puissance, un nouvel espace qui permettra à chacun de trouver sa place dans l’étendue et dans le temps. Ils portent l'espérance du nouveau au sein même de l'obscurité. Briseurs de chaînes, grâce à eux, l'obscurité sera remplacée par la lumière. (...)
Entrer en résistance c'est d'abord se lever, vouloir vivre debout. Mais le résistant, entrant dans l'illégalité, doit dissimuler son engagement et souvent se cacher, clandestin de passage dans des maisons obscures, ou s'installer dans les bois. Et puis il agit, organise la lutte, en le faisant voir et savoir, sort de terre pour montrer sa face et donc sa force. (...)
L'homme Guingouin a tenu bon, aussi est il, à sa manière, un titan. Il est devenu un mythe, héros d'un grand récit exemplaire d'une nouvelle origine. Avant le moment de grâce où, à la Libération, la multitude reconnut le résistant, il lui aura fallu vivre la sortie du trou. Rebeyrolle peint ce moment décisif."
                                                          Jean-Jacques Fouché, Georges Guingouin, Chemin de Résistance
                                                                                                             Ed. Lucien Souny, 2003 (extraits)

A chacun son Cyclope... Mais celui de Paul Rebeyrolle me va...

http://www.espace-rebeyrolle.com/