mercredi 28 décembre 2022

Autre soleil à Marmottan

Pour beaucoup d'entre nous, le musée Marmottan, c'est Impression, soleil levant. Eh bien, nous allons devoir ouvrir nos horizons : le musée propose jusqu'au 29 janvier 2023 une exposition intitulée Face au soleil et sous-titrée Un astre dans les arts, ce qui dit bien ce que ça veut dire...


Voici ce que le musée nous en apprend :

"En 2022, le musée Marmottan Monet célèbre les 150 ans du fleuron de ses collections, Impression, soleil levant et lui rend hommage à travers l’exposition « Face au Soleil, un astre dans les arts » du 21 septembre 2022 au 29 janvier 2023.
Albrecht Dürer, Luca Giordano, Pierre-Paul Rubens, Claude Gellée dit « Le Lorrain », Joseph Vernet, Mallord William Turner, Gaspar David Friedrich,  Gustave Courbet, Eugène Boudin, Camille Pissarro, Paul Signac, André Derain, Maurice Denis, Félix Vallotton, Laurits Tuxen, Edvard Munch, Otto Dix, Otto Freundlich, Sonia Delaunay, Vladimir Baranov-Rossiné, Joan Miró, Alexandre Calder, Otto Piene, Gérard Fromanger et Vicky Colombet sont quelques-uns des maîtres réunis pour célébrer le plus illustre lever de soleil de l’histoire de l’art."

Et pour vous donner plus encore envie d'y faire un tour, voici quelques soleils d'inspiration antique qui ne devraient pas vous déplaire - et que je remercie Julien, un grand ami d'Ovide, de m'avoir procurés.

 Hélios sur un quadrige, Situle apulienne à figures rouges, vers 340-330 av. J.-C.
Attribuée au peintre de vases dit "de Copenhague 4223"


La Chute d'Icare, Carlo SARACENI (1579-1607)


Phaéton, Hendrick Goltzius (1558-1616) et Cornelis Cornelisz (1562-1638)

Bonne visite !




mardi 20 décembre 2022

La poésie augustéenne et la rhétorique

Vient de paraître aux Presses Universitaires Blaise-Pascal une série d'études réunies par une grande amie d'Ovide, Hélène Vial, sur le thème de "La poésie augustéenne et la rhétorique".


CULTURES ANTIQUES > Collection ERGA > décembre 2022

La poésie augustéenne et la rhétorique

n° 17

Auteur : Ouvrage Collectif Sous la direction de Hélène Vial

La singularité de cet ouvrage collectif et sa nouveauté résident dans le fait qu’il aborde de manière frontale et globale la question des liens entre la poésie augustéenne et la rhétorique.
Composé de deux grandes parties consacrées respectivement aux formes et significations de la présence de la rhétorique dans l’œuvre des poètes augustéens et à la réception rhétorique de cette œuvre, il explore dans une perspective de croisement des approches scientifiques la relation d’influence réciproque entre ces deux champs. Il y a là un sujet qui passionne depuis très longtemps la critique, suscitant de nombreuses études de détail, en particulier sur Virgile et Ovide, mais qui n’a jusqu’à présent donné lieu à aucune somme prenant en compte tous les poètes de cette époque et l’ensemble des enjeux de leur rapport à la rhétorique. Ainsi cette investigation est-elle inédite par son extension et sa précision, tout en étant aussi claire et accessible que possible pour le lecteur non spécialiste.

Hélène Vial est professeur de latin à l’Université Clermont Auvergne et membre du CELIS (UR 4280). À partir de sa thèse La Métamorphose dans les Métamorphoses d’Ovide (publiée en 2010 aux Belles Lettres), ses recherches se sont orientées d’une part vers l’étude de la réécriture des mythes, d’autre part vers celle du lien entre poétique et rhétorique. L’œuvre ovidienne est toujours au cœur de ses travaux, avec notamment le volume collectif Présences ovidiennes (en codirection avec Rémy Poignault, Centre de Recherches A. Piganiol-Présence de l’Antiquité, 2020), une traduction inédite du Contre Ibis (William Blake & Co, 2022) et la monographie Le Contre Ibis ou la Colère métamorphosée (Les Cent Chemins, 2022).

 Et pour vous allécher, voici la table des matières de cet ouvrage :



A commander en ligne sur le lien suivant :

http://pubp.univ-bpclermont.fr/public/Fiche_produit.php?titre=La%20po%C3%A9sie%20august%C3%A9enne%20et%20la%20rh%C3%A9torique&fbclid=IwAR2cnAr2xxbakQ-cAf8AM8pLFrUxqlY6bfIz66fEOziQ1tQ3JXSeMSg_93I

 



 

 

samedi 3 décembre 2022

L'enlèvement de Perséphon

La mythologie grecque ? Un repaire de machos, de dragueurs et de violeurs, la chose est bien connue.

Et si c'était, au contraire, un repaire de violeuses et de dragueuses (je ne connais pas l'équivalent féminin de "macho", et ne me dites pas qu'il n'y en a pas...) ? Tel est le parti pris par Karrie Fransman (pour les dessins) et Jonathan Plackett (pour le texte) dans leur dernier ouvrage, L'enlèvement de Perséphon...

"Qui n’a pas entendu parler d’Ulysse et de ses sirènes ? De l’amour fou d’Orphée pour Eurydice ? Ou de la mystérieuse boîte de Pandore ?
Depuis des milliers d’années nous lisons avec délice les aventures des dieux et déesses de la mythologie grecque. Dans ces récits, la force et le courage sont l’apanage des hommes tandis que les femmes sont trop souvent cantonnées aux rôles de jeunes filles sans défense ou d’épouses jalouses éconduites. Ces mythes continuent pourtant de forger notre représentation du monde.

Inspirés par l’incroyable succès du Bel au Bois dormant, Karrie Fransman et Jonathan Plackett ont donc décidé de ressortir leur baguette magique et de dépoussiérer tout cela en intervertissant – à l’aide de leur malicieux algorithme – le genre des personnages, sans rien modifier d’autre.
Ainsi, le pauvre Perséphon se fait enlever par la puissante Hadéesse, Théséa triomphe de la terrifiante Minogénisse tandis que Circé le magicien transforme allègrement les compagnes d’Ulyssa en truies…
Subliment illustré par Karrie, L’Enlèvement de Perséphon deviendra à coup sûr le nouveau livre de chevet de toute la famille. Un roman d’une impressionnante puissance littéraire et une révélation de cette rentrée.

Traduit de l’anglais par Marguerite Capelle et Hélène Cohen"

Que penserait Ovide de ce chamboulement ? Je laisse chacun s'en faire une idée et m'en faire part ( je publierai vos réactions sur le blog). Je me contenterai d'inviter les jeunes lecteurs à  commencer par la fable traditionnelle avant de passer à son avatar ; sans cela, ils risquent fort d'y perdre leur latin - et ils n'ont vraiment pas besoin de ça...

Pour lire quelques extraits :

https://www.amazon.fr/Lenl%C3%A8vement-Pers%C3%A9phon-Karrie-Fransman/dp/2234094062?asin=B0BHHZLRWY&revisionId=&format=2&depth=1


 

jeudi 1 décembre 2022

Concours de création étudiante sur le thème de la métamorphose

"Musique, théâtre, danse, photo, BD, film court, nouvelle... Gagnez jusqu'à 2 000 €, vivez des expériences uniques !"

Voilà qui est tentant, non ? Si, donc, vous êtes étudiant et musicien, comédien, danseur, photographe, dessinateur, réalisateur, écrivain, et que le thème de la métamorphose vous séduise, précipitez-vous sur ce lien :

https://www.etudiant.gouv.fr/fr/concours-de-creation-etudiante-1153 

Vous y apprendrez tout ce qu'il faut savoir pour prendre part au concours.

Ah ! Que ne suis-je encore sur les bancs de l'université...



mercredi 23 novembre 2022

Auguste et le divin dans l'oeuvre d'Ovide

Je voulais vous présenter Aliénor Cartoux, une grande amie d'Ovide - 😀 - et peut-être d'Auguste - 😞 - dont je viens de faire la connaissance virtuelle.

 

Vous le voyez, Aliénor a soutenu sa thèse de doctorat tout récemment. A quand la publication ?

Mais laissons lui le temps de souffler un peu...

PS : Si vous voulez faire plus ample connaissance avec Aliénor, je vous invite à suivre le lien

https://journals.openedition.org/interferences/6395

 

dimanche 13 novembre 2022

Appel à projets "Métamorphoses" à Lagrasse

Vous êtes écrivain, romancier ou poète  ? Chercheur en sciences humaines historien, ethnologue, anthropologue, sociologue ? Ciaste, dessinateur, traducteur ? Alors ceci peut vous intéresser : l'Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) Les arts de lire et la Maison du Banquet  et des générations de Lagrasse lancent un appel à projets sur le thème des métamorphoses.

Les trois heureux lauréats passeront, les veinards, un mois, au printemps prochain, à Lagrasse, dans l'Aude, et travailleront, échangeront, collaboreront dans le cadre très inspirant de son abbaye.


Cela vous tente ? Comme je vous comprends !

Voici donc le lien sur lequel vous trouverez toutes les précisions nécessaires :

https://www.lamaisondubanquet.fr/wp-content/uploads/2022/11/RESIDENCES-Appel-projet_Printemps-2023.pdf

Et ne tardez pas trop : la date de clôture des candidatures est le 15 décembre prochain.

Bonne chance, et merci à Santiago, un ami d'Ovide, de m'avoir donné l'information !

mercredi 2 novembre 2022

Le Contre Ibis d'Ovide ou la colère métamorphosée

Nous savions déjà que la traduction proposée par Hélène Vial du Contre Ibis d'Ovide était disponible et que chacun pouvait se la procurer auprès de son libraire préféré.


 

Eh bien, voici qu'est annoncée par Hélène Vial elle-même la publication prochaine aux éditions Les Cent Chemins de son étude sur le Contre Ibis intitulée Le Contre Ibis d'Ovide ou La colère métamorphosée.



Juste un peu de patience...

lundi 31 octobre 2022

Les Métamorphoses au Musée des Arts Décoratifs

Vous êtes fous des Métamorphoses ? Voilà qui tombe bien : elles sont au MAD (Musée des Arts Décoratifs de Paris https://madparis.fr/) jusqu'au 22 janvier prochain. Ou, du moins, Eva, une grande amie d'Ovide, en a trouvé quelques traces dans l'exposition consacrée à Elsa Schiaparelli, avec laquelle le MAD nous invite, en ces termes, à faire plus ample connaissance :

"Le musée des Arts décoratifs met à l’honneur l’œuvre audacieuse et inspirante d’Elsa Schiaparelli, créatrice italienne, dont l’inspiration s’est nourrie d’une relation privilégiée avec les artistes du milieu de l’avant-garde parisienne des années 1920 et 1930. Près de 20 ans après la rétrospective qui lui a été consacrée en 2004, le musée a souhaité revisiter son œuvre afin de faire redécouvrir au public sa fantaisie novatrice, son goût du spectacle et sa modernité artistique."

La première trace, donc, est une trace apuléenne. Je vous laisse lire et admirer :

"Donnant un thème à chacune de ses collections, Elsa Schiaparelli choisit le papillon pour celle de l'été 1937. Selon le programme de la présentation, c'est une farandole dans laquelle un chant d'oiseaux, un bourdonnement d'abeilles et la gaieté des papillons s'unissent en harmonie dans les imprimés d'été. Pour la couturière, comme pour les surréalistes, le papillon est source d'émerveillement et d'émotion esthétique. Il est le symbole de la beauté fragile et de la brièveté de la vie puisqu'il naît d'un œuf devenu chenille, changée en chrysalide à la laideur ingrate. Ce bel insecte animé aux formes fluides insaisissables et aux battements d'ailes veloutées est comparé, sous la forme du conte, à la femme et à son inconstance amoureuse. Il est à l'origine d'un conte, celui de la belle Psyché (mot grec signifiant à la fois âme et papillon de nuit) tombant sous le charme d'un monstre divin rapporté au II° siècle par Apulée dans les Métamorphoses."



 La deuxième trace est ovidienne :

"Placée sous la protection de Pan, dieu des bergers et de la fertilité, la collection « Paienne» de l'automne 1938 se distingue par sa source d'inspiration issue de la mythologie gréco-romaine et de son interprétation par la Renaissance Italienne. Le texte de présentation de la collection décrit un monde fabuleux dans lequel des figures profanes de l'Antiquité classique et des personnages de la Renaissance, comme Laure, la muse du poète Pétrarque, se rencontrent. Des emprunts à l'art de Sandro Botticelli, en particulier son tableau célèbre Le Printemps, datant de la fin du XV° siècle, apparaissent dans les broderies de guirlandes de fleurs, de feuillages et de fruits décorant les robes du soir. La culture humaniste de la Renaissance, enseignée à l'université par le père d'Elsa, impliquant le retour aux textes antiques, en particulier les Métamorphoses d'Ovide, poème latin écrit au ler siècle, constitue le socle intellectuel et artistique de cette collection. 
 

 
Ajoutons-en une troisième, La cape de Phébus (hiver 1937-37) : un vrai plaisir pour les yeux...


Shocking ! Les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli

du 6 juillet 2022 au 22 janvier 2023


dimanche 30 octobre 2022

Acis et Galatée de Lully

Acis, le jeune berger, Galatée, la belle néréide et, bien-sûr, le vilain cyclope Polyphème... Voilà pour les protagonistes.

Jean-Baptiste Lully (1632-1687), qui compose ici son dernier opéra, ou plutôt sa dernière oeuvre lyrique - car nous avons affaire, avec Acis et Galatée, à une pastorale héroïque.

Christophe Rousset et les Talens Lyriques, qui célèbrent avec ce disque leurs trente ans d'existence. Bon anniversaire à Christophe Rousset et aux Talens Lyriques !

Pour en savoir plus, voici ce qu'écrit François Hudry à propos de cette production du label APARTE.

"Pour fêter leurs 30 ans d’existence et de collaboration, Christophe Rousset et ses Talens Lyriques poursuivent leur riche exploration des ouvrages lyriques de Jean-Baptiste Lully. Cette nouvelle parution propose la dernière œuvre achevée par Lully avant le funeste accident qui lui coûtera la vie.

Composé à l’occasion de la visite de Louis de France, dit le Grand Dauphin, au château d’Anet à l’invitation de son propriétaire le duc de Vendôme en 1686, Acis et Galatée est une pastorale héroïque plus courte et plus légère que les vastes opéras-ballets donnés à la cour. Les amours du berger Acis et de la déesse Galatée poursuivie par le cyclope Polyphème ont inspiré à Lully des pages très émouvantes et pleine d’une invention nouvelle qui culmine dans un troisième acte où le grotesque vient se joindre à l’action.

Christophe Rousset se plaît à souligner toute la richesse et les contrastes de l’instrumentation de Lully par sa direction toujours vivante et théâtrale. On soulignera la qualité des chanteurs solistes, tel Cyril Auvity dans le rôle d’Acis face à la Galatée déterminée d’Ambroisine Bré. Le terrible cyclope trouve une incarnation idéale en Edwin Crossley-Mercer, le baryton franco-irlandais qui partage son amour du lied et de l’opéra sur toutes les scènes du monde." © François Hudry/Qobuz

Bonne écoute !

Et en bonus, ma version photographique des faits...

©Jean-Luc Ramond / ramond-photo.odiapo.com




vendredi 21 octobre 2022

Du fil à retordre...

La fable de Pallas et Arachné a, semble-t-il, donné du fil à retordre à plus d'un "petit sixième". Je m'explique.

Lors de leur entrée en 6e, les collégiens sont évalués en français et en mathématiques. "Ces évaluations permettent aux enseignants d'adapter leurs pratiques pédagogiques pour répondre aux besoins de chaque élève" (Ministère de l'Education nationale).

Lors de la rentrée 2021, l'évaluation en français s'est faite à partir de la fable d'Arachné, qui était donnée à lire dans la traduction de Stanislaw Eon du Val, auteur, par ailleurs, de manuels scolaires de français. La voici :


Et voici les questions...

La première salve (Niveau 1) a plutôt réussi à notre jeune collégienne :


Mais la deuxième (Niveau 2). Aïe aïe, aïe...


Je vous laisse faire le test : compétence non acquise ? fragile ? acquise ? dépassée ?

Et apprécier la pertinence des réponses proposées aux "petits sixièmes".

Et corriger la faute que comporte la question n°1 du deuxième test...


vendredi 30 septembre 2022

Scylla et Glaucus de Jean-Marie Leclair

Vous vous rappelez la terrible histoire de Scylla et Glaucus - si vous l'avez oubliée, vous pouvez la retrouver dans les Métamorphoses (XIII, 898 - XIV, 74) en suivant ce lien : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met13/Met13-722-968.htm.

Elle a inspiré à Jean-Marie Leclair (1697-1764) un opéra que le label 'Château de Versailles Spectacles' nous propose aujourd'hui. L'ensemble Il Giardino d'Amore est dirigé par Stefan Plewniak,

 

Voici ce qu'en dit le critique François Hudry :

"Pour ce nouvel enregistrement de l’unique opéra de Jean-Marie Leclair, réalisé à Varsovie en 2021, Stefan Plewniak a choisi d’enregistrer la première version de l’ouvrage, celle qui contient le maximum de musique de Leclair, et, surtout, dans sa forme originale.

Déjà reconnu pour sa musique instrumentale dans l’Europe entière, Jean-Marie Leclair s’est essayé à l’opéra tardivement en suivant la trace lumineuse de son glorieux aîné Jean-Philippe Rameau. Ce coup d’essai est un coup de maître. Grand violoniste lui-même, Leclair fait montre d’une grande habileté dans le maniement des timbres et dans l’écriture virtuose des parties de premiers violons, d’une redoutable difficulté. L’aspect purement vocal n’est pas en reste, tant pour les personnages de ce vaste opéra que pour les parties chorales au contrepoint savant.

Avec Mathias Vidal, Chiara Skerath et Florie Valiquette dans les rôles principaux et le concours de l’ensemble polonais Il Giardino d’Amore fondé en 2012 par Stefan Plewniak, cet enregistrement très soigné remet l’opéra de Leclair sur le devant de la scène, compensant l’insuccès rencontré au temps de sa création en 1746. Si les opéras de Rameau servent de modèle à l’unique tentative scénique de Leclair, ce dernier n’est toutefois en rien un suiveur servile. Son opéra regorge de trouvailles harmoniques, de danses, d’interludes et de monstres infernaux. Son relatif insuccès provient sans doute de sa fin tragique à une époque où l’optimisme était à l’ordre du jour et d’un genre qui était déjà tombé en désuétude. Oublié pendant plus de deux siècles, on doit sa résurrection complète à Sir John Eliot Gardiner qui le présenta en concert à Londres, puis à l’Opéra de Lyon, ville natale du compositeur, dans une version scénique, en 1986." © François Hudry/Qobuz 

Bonne écoute !

PS : Qui m'expliquera pourquoi la pochette du CD est illustrée par la Méduse du Caravage ?...

 

mardi 20 septembre 2022

Métamorphoses, Emanuele Coccia

Certes, ce ne sont pas celles d'Ovide. Mais les Métamorphoses d'Emanuele Coccia n'auraient sans doute pas été désavouées par notre poète favori... Voyez plutôt ce qu'en dit leur éditeur :

"La métamorphose, tout vivant y passe. C’est l’expérience élémentaire et originaire de la vie, celle qui définit ses forces et ses limites. Depuis Darwin, nous savons que toute forme de vie – l’être humain compris – n’est que la métamorphose d’une autre, bien souvent disparue. De notre naissance à notre alimentation, nous en faisons tous l’expérience. Dans l’acte métamorphique, changement de soi et changement du monde coïncident. Affirmer que toute vie est un fait métamorphique signifie qu’elle traverse les identités et les mondes sans jamais les subir passivement. Cet essai novateur jette les bases d’une philosophie de la métamorphose."


 Vous trouverez des extraits substantiels du livre en cliquant sur ce lien :

https://books.google.fr/books/about/M%C3%A9tamorphoses.html?hl=fr&id=JmfTDwAAQBAJ&redir_esc=y

 Bonne lecture !

mercredi 14 septembre 2022

EN DEVENIR 2

La compagnie EN DEVENIR 2 met les Métamorphoses au programme de sa saison théâtrale. Voici en quels mots elle parle de son projet :

"Avec Les métamorphoses d’Ovide, nouveau chantier de la Compagnie, En Devenir 2 entame sa quatrième création où la question politique est encore moins directement un contenu, mais entièrement articulée au travail du plateau et sa forme singulière à l’intérieur de la production théâtrale actuelle. Elle y poursuit la construction de la possibilité d’une fraternité quelconque à travers le rapport entre les comédiens et les spectateurs et le texte qu’ils partagent. Le théâtre que En Devenir 2 tente de fabriquer depuis ses débuts se veut une expérience singulière, impossible ailleurs, d’autre chose."

Où et quand découvrir ce spectacle ? Tous les renseignements sont sur le site de la compagnie :

https://endevenir2.fr/?fbclid=IwAR1cVN6KKwPGIbqVOjWAaCUuD39RHz-ao6aDy0HiqrutOS5d-mDdQf4Npg0

Merci à Peyronelle, de m'avoir informé, et bon spectacle à toutes et à tous !...

lundi 22 août 2022

Ovide et le théâtre du plaisir / Le corps, le regard, le désir

Ceux qui lisent l'italien auront sûrement plaisir à découvrir l'ouvrage de Gianpiero Rosati publié en avril 2022, intitulé Ovidio e il teatro del piacere (Ovide et le théâtre du plaisir) et sous-titré Il corpo, lo sguardo, il desiderio (Le corps, le regard, le désir) ; 144 p., 15 €. 

Tout un programme... 

Voici ce qu'en disent les éditions Carocci :

La cultura latina d'età augustea non solo ci ha dato opere letterarie che hanno segnato l'Occidente, ma ha anche messo a fuoco temi e problemi che sono al centro della nostra realtà intellettuale e morale. Oltre ad alcuni di questi - come la durezza dei rapporti di forza tra figure di status o genere diverso e la violenza a essi connessa -, il volume esplora argomenti quali la cura del corpo, la cosmesi e il linguaggio dei capelli come strumenti inediti nella Roma antica per la costruzione della propria immagine e la messa in scena della vita sociale. Ovidio vede il mondo governato dall'energia pervasiva del desiderio (e dalla sua natura "mimetica", contagiosa), il cui oggetto fantasmatico e sfuggente innesca un gioco di simulazioni, una dinamica circolare di continua ripetizione e frustrazione. Attraverso un'analisi che rintraccia nel poeta acute anticipazioni di teorie critiche e concetti della nostra cultura moderna (associati a nomi come Peter Brooks, Réné Girard, Victor Stoichita e altri), il libro assegna alla produzione di Ovidio un ruolo chiave nella lunga storia del desiderio e dell'esperienza, a noi familiare, del primato del simulacro sulla realtà.  

 


Bonne lecture !


mercredi 3 août 2022

After Ovid

 Voici la référence d'un ouvrage de Franca Ela Consolino sur la réception d'Ovide de l'Antiquité tardive à la fin du XVIIIe siècle, tant dans la littérature que dans l'iconographie.


"The 2000th anniversary of Ovid’s death, in 2017–2018, led to an upsurge in conferences and publications dedicated to the author’s work and afterlife. One of these is the present volume, resulting from the conference Dopo Ovidio. Aspetti della ricezione ovidiana fra letteratura e iconografia, which was held on 7–8 May 2019 at the Department of Human Sciences (DSU) of the University of L’Aquila, and which looked at various aspects of Ovid’s fortune, from a diachronic and interdisciplinary perspective. The contributions cover a period of about fourteen centuries, from late antiquity until the end of the eighteenth century, and range from late Latin to medieval literature, from humanistic production to modern English and Italian literature, and from linguistics to the figurative arts. All these studies contribute to a collective appraisal of the multifarious impact of Ovid’s works, and especially of the Metamorphoses, the latter’s treatment of myth having been a starting point for integrations, developments, (re)interpretations and representations, in isolation or included in an iconographic program."

L'ouvrage, publié par les éditions Brepols, est illustré et comporte 374 pages. Il est disponible en italien et en anglais. Il coûte 75 €.

Une lecture sinon de plage, du moins d'été...

lundi 1 août 2022

La ferme Torrette

Connaissez-vous la ferme Torrette ? Je viens personnellement de la découvrir grâce à Jacqueline, une grande amie d'Ovide.

 

La ferme en question se  trouve à Loubaresse, en Ardèche, et son salon a une particularité bien... particulière :

"Chaque pièce est parée de boiseries à moulures droites ou chantournées, intégrant placards, cheminées, horloge ou alcôves. Une chambre présente même des dessus-de-porte peints sur bois de scènes de genre, d’une facture naïve mais charmante : fermière avec ses volailles, berger avec ses moutons, chasse au sanglier… Le plus étonnant tient néanmoins au décor du salon, dont les murs sont revêtus d’un papier peint panoramique en grisaille figurant Les Métamorphoses d’Ovide. Ce modèle, dont on ignore la manufacture productrice et dont la première édition date des années 1790-1800, illustre l’édition en français et en latin publiée en 1767-1771 par l’abbé Banier, accompagnée de gravures de plusieurs dessinateurs, dont principalement Charles Monnet. Cinq rares autres exemplaires en sont connus, réalisés en grisaille ou en camaïeu vert et sépia.

Vue partielle du salon décoré de papiers peints panoramiques en grisaille datant du début du xixe siècle sur le thème des Métamorphoses d’Ovide.

Adoptée dans les intérieurs nobles et bourgeois à partir du début du XIXe siècle, la mode des papiers peints panoramiques permet de se doter d’un décor moins coûteux que des tapisseries ou des toiles peintes et néanmoins spectaculaire. L’exotisme s’affiche sur les murs du lieu principal de réception, tout comme les références à la culture savante classique, déclinée sous forme monumentale ou littéraire. Ici, les différents épisodes des Métamorphoses se déploient dans une mise en scène romantique, où se déroulent des scènes tragiques entre héros antiques, au milieu d’une nature exubérante parsemée de ruines élégantes. Si l’on trouve en Auvergne d’autres exemples de ces revêtements muraux dans des châteaux et parfois même dans des demeures urbaines ou rurales relativement simples, on ne connaît semble-t-il aucun autre cas où ils se cachent, comme dans la ferme Torrette, à l’intérieur de ce qui paraît être le logis d’un fermier aisé, au milieu de bâtiments d’exploitation ! On ne peut que remercier les propriétaires d’avoir conservé dans son authenticité et remarquablement entretenu cet ensemble attachant, à l’écorce rustique et au contenu savoureux."

 On reconnaîtra sur les images suivantes...

Le tombeau de Phaéton, entouré des soeurs de celui-ci changées en peupliers, et du roi Cygnus en cygne.

Circé empoisonnant l’antre de Scylla.

Cyparissus changé en cyprès.

Pour en savoir plus : https://www.paj-mag.fr/2022/07/28/ferme-torrette-la-mythologie-aux-champs/

Regrettons de conserve que le site ne soit pas ouvert au public...

lundi 18 juillet 2022

A la belle étoile...

Nous sommes invités par France Culture à accompagner la petite Chloé dans sa découverte du ciel étoilé : "France Culture lance sa première collection “savoirs” dédiée à la jeunesse : "Les mondes de Chloé" est à découvrir en famille, dès 8 ans. La première saison "À la belle étoile", entre fiction et astronomie, est un voyage initiatique en 12 nuits, consacré à l'espace et aux constellations."

Voici le détail : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-mondes-de-chloe-a-la-belle-etoile

Première nuit : la Grande Ourse


 Deuxième nuit : Cassiopée

Troisième nuit : Vénus

 Quatrième nuit : la Lyre

Cinquième nuit : le Cygne

Sixième nuit : Mars

 

Une façon comme une autre - et plutôt meilleure que d'autres - de réviser ses classiques en les faisant partager à de jeunes amateurs.

C'est parti pour de nouveaux contes des mille et une nuits...










 

jeudi 26 mai 2022

Questions d'unité dans les Tristia d'Ovide

Une élégie ou deux ? Telle est la question, à laquelle Helena Dettmer apporte une réponse dans un ouvrage récemment publié chez Peter Lang Inc. (juin 2021) et intitulé Issues of Unity in Ovid's Tristia.


Voici quelques précisions fournies par l'éditeur :

"Dans son édition Teubner de 1995, JB Hall sépare Tristia 1.5, 1.9, 3.4, 4.4, 5.2 et 5.7 en deux poèmes. Un critique de l'édition de Hall critique vivement l'éditeur pour ne pas avoir justifié la séparation de ces poèmes malgré le fait que les divisions ont un support manuscrit. En raison du triste état de la transmission textuelle des Tristia d'Ovide, il est parfois difficile de déterminer le début et la fin d'un poème individuel si ce poème reprend thématiquement et verbalement là où le poème précédent se termine. Le but de cette étude est de montrer que des preuves définitives peuvent être apportées pour justifier la division de ces six élégies en deux poèmes. La structure combinée au thème sert d'outil d'analyse qui définit le début et la fin des douze pièces littéraires considérées et met en évidence leur talent artistique. La résolution de la question de l'unité améliore notre interprétation des poèmes indépendants et notre compréhension de l'interaction complexe entre les poèmes au sein de chaque livre de poésie. L'exécution soignée et souvent brillante des poèmes et des livres dans lesquels ils apparaissent réaffirme que la dépréciation répétée d'Ovide de la qualité de son œuvre littéraire composée pendant sa période d'exil dans la région de la mer Noire n'est qu'une pose pour attirer la sympathie et le soutien de son public romain."

Curieux exemple de division littéraire, non ?...

mardi 24 mai 2022

Nicolas Poussin, La mort de Chioné

De passage à Lyon, Marie, une grande amie d'Ovide, nous envoie cette photographie prise au musée des Beaux-Arts et représentant Chioné morte d'une flèche tirée par Diane dans sa bouche.


"Une flèche dans sa bouche", me direz-vous. "Mais quelle horreur !"


Geste horrible, en effet. En voici la raison, telle que le cartel la donne :


Et pour plus de détail, voici l'extrait des Métamorphoses qui a inspiré Poussin, dans la traduction, certes un peu ancienne (1806), de G. T. Villenave :

Apollon et le fils de Maia, revenant l'un de Delphes, l'autre, du mont Cyllène, en même temps ont vu Chioné, en même temps ils sont atteints d'une flamme imprévue. Apollon jusqu'à la nuit diffère ses plaisirs. Mercure, plus impatient, touche Chioné de son caducée, et soudain à ce dieu le sommeil la livre sans défense. Déjà la nuit semait d'étoiles l'azur des cieux; Apollon, à son tour, paraît sous les traits d'une vieille, et sous cette forme, il trompe la fille de Dédalion. "Neuf mois s'écoulent : elle devient mère de deux jumeaux. Fils de Mercure, Autolycus est, comme son père, fertile en ruses, adroit dans toute espèce de vol. Il peut changer le noir en blanc, changer le blanc en noir. Fils du dieu des vers et de l'harmonie, Philammon devient célèbre par ses chants et par sa lyre. "Mais que sert à Chioné d'avoir su plaire à deux immortels ! que lui sert d'être mère de deux enfants renommés, d'être née elle-même d'un père puissant, et de compter le grand Jupiter parmi ses aïeux ! La gloire est-elle donc l'écueil de beaucoup de mortels ! Elle perdit Chioné. Insensée ! elle se préfère à Diane; elle ose mépriser sa beauté. La déesse indignée s'écrie : "Tu ne pourras du moins méconnaître mon pouvoir" ! Soudain elle courbe l'arc vengeur, la flèche siffle, et va percer sa langue criminelle. Chioné veut se plaindre, et fait d'inutiles efforts. Elle perd ensemble et sa voix, et son sang, et la vie. "Ô malheur ! ô nature ! quelle fut alors ma douleur ! Cependant je cherche à consoler un frère qui m'est cher. Mais, plus sourd à mes discours que ne l'est un rocher au bruit des flots écumants, il pleure sans cesse le trépas de sa fille. Dès qu'il voit son corps dans les feux du bûcher, il veut lui-même y terminer sa déplorable vie. Trois fois il s'élance, trois fois on le retient. Enfin il s'échappe, il fuit à travers les champs, tel qu'un taureau piqué par des frelons. Il presse ses pas dans les lieux mêmes où aucun sentier n'est tracé. Bientôt, il ne paraît plus courir comme un mortel. Ses pieds semblent ailés. Nul ne peut l'atteindre. Le désespoir double sa vitesse : il va chercher la mort. Il arrive au sommet du Parnasse, et se précipite. Apollon a pitié de son sort. Changé en oiseau, Dédalion se soutient dans les airs. En bec crochu sa bouche est allongée. Ses doigts recourbés deviennent des serres cruelles. Son courage est le même, et sa force est plus grande que son corps. Maintenant, épervier cruel, il fait à tous les oiseaux une guerre sanglante, et leur porte sans cesse le deuil dont il est affligé". 

Ovide, Métamorphoses, XI,  303-345




 

 

 

mercredi 11 mai 2022

Deux publications savantes

Un ami d'Ovide, Paul, a attiré mon attention sur deux publications savantes.

Voici les références de la première :

Helena DETTMER, Issues of Unity in Ovid’s Tristia, 2021,Peter Lang, xvi + 188 pages, 37 fig., 86 €


 L'auteur cherche à établir que six élégies du recueil doivent être présentées non sous la forme d'un poème unique mais sous celle de deux poèmes séparés.

"In his 1995 Teubner edition, J. B. Hall separates Tristia 1.5, 1.9, 3.4, 4.4, 5.2, and 5.7 into two poems. One reviewer of Hall’s edition is highly critical of the editor for not justifying the separation of these poems despite the fact the divisions have manuscript support. Because of the sorry state of the textual transmission of Ovid's Tristia, it is sometimes difficult to determine the beginning and end of an individual poem if that poem resumes thematically and verbally where the previous poem concludes. The aim of this study is to show that definitive evidence can be offered to justify division of these six elegies into two poems. Structure combined with theme serves as an analytical tool that defines the beginning and end of the twelve literary pieces under consideration and highlights their artistry. Resolution of the issue of unity enhances our interpretation of the independent poems and our understanding of the complex interplay among poems within each poetry-book. The careful and often brilliant craftsmanship of the poems and of the books in which they appear reaffirms that Ovid’s repeated deprecation of the quality of his literary work composed during his period of exile in the Black Sea region is simply a pose to attract sympathy and support from his Roman audience. "


Et voici les références de la seconde :

Melanie MÖLLER (éd.), Excessive Writing. Ovid’s Exildichtung, Heidelberg, Universitätsverlag Winter, 2020, 198 pages, 38 €


Pour germanophones uniquement...

Bonne lecture, et merci à Paul !