mercredi 24 octobre 2018

D'un château l'autre (IV)...

Une salle entière du château Bertier, conçue par Guillemette Gindre et Martine Rigaudière, est consacrée à Narcisse.
Au centre est installé tout un dispositif de tubes recouverts de papier réfléchissant. Sur les murs, des tableaux de Guillemette.


C'est entre les uns et les autres que se déplace Pascal Delhay, notre Narcisse.


Miroir, mon beau miroir, qu'as-tu donc à m'apprendre de cet autre qui est moi ?






















Narcisse évolue énigmatiquement au milieu de ce décor vertigineux...

Avant de se retrouver face à face avec son image...


Sur un côté de la salle, des anamorphoses soumettent d'autres héros des Métamorphoses à l'épreuve du double...















mardi 23 octobre 2018

D'un château, l'autre (III)...

Aujourd'hui, je vous fais faire une descente aux Enfers...
En compagnie de Pluton, qui vient de ravir sa proie - entendez "d'enlever Proserpine".


N'est-ce pas de cela qu'il s'agit sur cette toile de Guillemette Gindre ?
A moins, m'a-t-on dit, que ce ne soit une scène de danse ? Un tango ?...
Et alors ? La danse n'est-elle pas une version policée du rapt ?...

Sur le mur d'en face se déploie le jardin de Proserpine...


Entendons-nous bien... Pas celui de Pluton, planté de grenadiers dont le fruit, consommé par la jeune fille, valut à celle-ci l'interdiction de remonter durablement sur terre. Non... Je vous parle du jardin de Proserpine, dont aucune légende, c'est vrai, ne parle.


Mais quand on se rappelle que la fille de Cérès était en train de cueillir des fleurs au moment de son rapt, comment douter de son goût pour les fleurs ?


Celles des Enfers sont comme mortes et ne vivent que de la lumière intérieure qui les transfigure. Ou plutôt de la transfiguration que leur a fait subir Nelly Bonnefis dans ses monotypes rétroéclairés.

Plus tard, c'est Pascal Delhay qui ravira les spectateurs de sa chorégraphie infernale, au pied des fleurs du royaume d'En-bas...


Mais qui est-il lui-même, ce terrible ravisseur ? Une force de l'ombre ou le fragile négatif d'une frêle lumière ?...






vendredi 19 octobre 2018

3 en 1

Aujourd'hui, trois informations en un message...

Le troisième volet de la série "Narcisse mon beau Narcisse" porte pour titre "Je, où es-tu ?" et se nourrit des questions suivantes : comment passe-t-on de Narcisse, personnage mythologique, au narcissisme, stade nécessaire au développement de l'enfant en psychanalyse ? En quel sens est-il à la fois nécessaire et dangereux de se contempler longtemps dans le miroir ?

Pourquoi le narcissisme primaire de Freud et le stade du miroir pensé par Lacan sont-ils des conditions fondamentales pour notre développement ?
Pour Lacan, il existe une distinction entre le “je”, notre subjectivité, et le “moi” qui correspond au stade narcissique.
La question du “je” est politique et éthique : aujourd'hui, nous délaissons le “je” au profit du “moi”...
Notre invitée Clotilde Legui théorise le concept de « narcissisme de masse » : nous sommes rentrés dans une époque qui nous offre les outils de la mise en scène de notre propre existence. Pour exister comme personne, il ne resterait plus d’autre choix que d’occuper le lieu de l’image de soi-même.
L'invitée du jour est Clotilde Leguil, professeure au Département de psychanalyse de Paris 8 Saint Denis, philosophe et psychanalyste de l’Ecole de la Cause freudienne.

Le quatrième et dernier volet s'intitule "Les fantasmes de Caravage".
Le Caravage est l'auteur d'un tableau intitulé Narcisse, à peine un reflet où le regard du peintre devient à son tour l'objet de son propre tableau et bouleverse les interprétations habituelles du mythe. Chez Le Caravage, Narcisse ne se contemple pas, il nous apprend à peindre et à regarder...


Michelangelo Merisi, dit Le Caravage, est né à Milan en 1571 et mort en 1610.
Rapidement, il est célèbre pour ses scènes de genre comme la peinture intitulée Les Tricheurs (1594) qui inspira plus tard le peintre français Georges de La Tour.
Mêlé à de sombres affaires criminelles, il séjourne plusieurs fois en prison avant que sa peinture ne délaisse le maniérisme au profit du réalisme puissant...
Pour nous en parler, Gérard Wajcman, écrivain, psychanalyste, ancien maître de conférences au département de psychanalyse de l’Université Paris 8.

Quant à ceux qui préfèrent l'opéra, ils peuvent retrouver l'Orphée et Eurydice de Gluck, dans la version se 1859, remaniée par Hector Berlioz. Raphaël Pichon est à la tête de l'ensemble Pygmalion, et Aurélien Bory assure la mise en scène. Avec la  mezzo-soprano Marianne Crebassa dans le rôle d'Orphée et, dans celui d'Eurydice, Hélène Guilmette.


Vous pouvez visionner le spectacle sur Arte Concert :
Vous pouvez aussi aller le voir à l'Opéra Comique jusqu'au 24 octobre - et profiter mieux que sur le petit écran des jeux de miroir conçus par Aurélien Bory...


mercredi 17 octobre 2018

Narcisse, mon beau Narcisse...


Et de deux...
Après l'universitaire, voici Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, chercheur associé au département d’histoire de Paris VII, qui vient nous parler de Narcisse...

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/le-moi-dans-tous-ses-etats-24-narcisse-et-les


Le titre de l'émission est : "Le Moi dans tous ses états : Narcisse et les excès du moi"...

Salvador Dali, Métamorphose de Narcisse, 1936-1937





lundi 15 octobre 2018

Narcisse, mon beau Narcisse...


Écho et Narcisse de John William Waterhouse, 1903

France Culture consacre quatre "Chemins de la philosophie" au mythe de Narcisse, chez Ovide, bien sûr, mais pas que. Merci à Adèle van Reeth - que je salue...
Aujourd'hui était invitée Jacqueline Fabre-Serris, professeur à l'université de Lille 3, spécialiste de la Rome antique. Découvrez la thèse qu'elle a consacrée aux Métamorphoses :

Ou encore Lire les mythes, édité par Arnaud Zucker, Jacqueline Fabre-Serris, Jean-Yves Tilliette et Gisèle Besson. Son sous-titre est Formes, usages et visées des pratiques mythographiques de l'Antiquité à la Renaissance. Quel beau programme !


Le deuxième épisode de "Narcisse, mon beau Narcisse..." est prévu pour demain 10h ; ceux qui ont laissé passer le premier peuvent le rattraper en cliquant sur ce lien :

https://www.franceculture.fr/emissions/series/narcisse-mon-beau-narcisse

Bonne écoute !


lundi 8 octobre 2018

Edition spéciale !

Pourquoi ne pas programmer un petit voyage à Rome entre le 19 octobre et le 20 janvier prochains ?
C'est qu'une exposition consacrée à Ovide aura lieu alors aux Scuderie del Quirinale, avec pour fil conducteur "Amours, légendes et autres histoires".



A quelques jours de l'inauguration, souhaitons bon courage à Francesca Ghedini, la commissaire de l'exposition, et à Giulia Salvo et Isabella Colpo, toutes trois grandes amies d'Ovide !...

(https://www.scuderiequirinale.it/mostra/ovidio-amori-miti-e-altre-storie-000)

D'un château l'autre (II)...

Après l'accueil diluvien de la cour, il n'était pas mauvais de rétablir l'équilibre par un petit séjour chez Bacchus...
Le voici qui invite les visiteurs à faire honneur à la purée septembrale...


Cornu ici, ailleurs entouré des grappes et des feuilles de sa vigne ou tirant irrévérencieusement la langue... Autant d'épiphanies du dieu deux fois né, et qui nous fait souvent voir double...


Quant à son maître, le divin Silène, il a choisi d'ajouter à la chaleur intérieure du vin celle du foyer et d'élire domicile dans la vaste cheminée des cuisines...

Lililane Rey

La salle suivante est consacrée à un épisode de la vie de Bacchus adolescent, victime de pirates peu scrupuleux qui cherchent à vendre le beau jeune homme au marché aux esclaves plutôt que de le conduire à bon port. Mal leur en a pris : le mât du bateau se met à se transformer en cep de vigne porteur de prodigieux sarments et les rames s'immobilisent, prises dans le lierre...
C'est bien assez pour donner aux matelots l'envie de rejoindre la côte à la nage, sans demander leur reste.
Trop tard !
Les voici qui se transforment en dauphins au moment même où ils plongent hors du navire...
Voilà ce que c'est que de vouloir duper un dieu...


 
Agnès Gréco (céramique) et Jean-Luc Ramond (installation photographique)