Dans deux semaines, très exactement, paraîtra une nouvelle traduction des Métamorphoses par Marie Cosnay.
Voici la présentation qu'en font les Editions de l'Ogre :
"La traduction d’un livre aussi extraordinaire que Les Métamorphoses
d’Ovide relève d’une forme de folie. Imaginez : une traduction fleuve
de plus de dix ans et de quelque 12 000 vers. Pourtant ce projet semble
découler naturellement de l’activité d’écrivaine et de traductrice de
Marie Cosnay. En 2006, alors que Marie Cosnay enseigne les lettres
classiques au collège depuis de nombreuses années, les livres X, XI, XII
des Métamorphoses d’Ovide sont
inscrits au programme du baccalauréat littéraire. L’Éducation nationale
utilise des adaptations vite éditées de l’une des traductions
existantes des Métamorphoses,
versions qui permettent au lecteur d’avoir accès au contenu mais pas à
sa dimension littéraire et poétique. Alors, Marie Cosnay se lance dans
la traduction de ces trois chants à destination des Terminales. La
première réaction des jeunes élèves et de leurs professeurs, c’est
qu’ils n’imaginaient pas Ovide si contemporain. Si contemporain ! Le
projet est lancé, et elle reprend Les Métamorphoses
depuis le livre I pour en achever la traduction en juin 2016. On
imagine la constance et l’énergie incroyable qu’il a fallu puiser pour
en arriver à bout. Une nouvelle traduction donc, qui vient s’ajouter à
celles de Georges Lafaye et d’Olivier Sers aux Belles Lettres ou à celle
de Danielle Robert chez Actes Sud."
On peut lire la suite en suivant le lien
Et pour vous faire patienter jusqu'au 5 octobre, voici un extrait du livre I (v. 89-112), qui nous raconte comment les hommes vivaient pendant l'âge d'or.
D’or est né le premier âge, et sans chef,
De lui-même, sans loi, il respectait la foi et le droit.
On n’avait ni peines ni peurs, on ne lisait aucune parole menaçante
Sur le bronze gravé, la foule suppliante ne craignait pas
Le regard de son juge, on était sauf, et sans chef.
Pas encore arraché, pour voir le monde, à ses
Montagnes, le pin ne descendait sur les ondes fluides.
Les mortels ne connaissaient, à part les leurs, aucun rivage,
Les fosses en pente raide n’entouraient pas encore les villes.
Ni trompette de bronze travaillé ni corne de bronze courbé,
Ni casques ni glaive. Sans présence de soldats
Les peuples dans le calme vivaient de bons loisirs.
Libre, intacte de coups de bêche, blessée
D’aucune charrue, spontanément, la terre donnait tout.
Heureux des nourritures créées sans contrainte
Les hommes cueillaient les petits des arbousiers, les fraises des montagnes,
La cornouille, les mûres accrochées aux durs buissons de ronces
Et les glands qui tombaient de l’arbre épanoui de Jupiter.
C’était un printemps éternel, les doux Zéphirs frappaient
De souffles tièdes les fleurs nées sans semence.
Bientôt la terre sans labour portait des fruits,
Le champ qu’on ne remuait pas blanchissait sous les barbes des épis ;
Déjà des fleuves de lait, des fleuves de nectar déjà coulaient,
Et blondes, du chêne vert tombaient des gouttes de miel.
De lui-même, sans loi, il respectait la foi et le droit.
On n’avait ni peines ni peurs, on ne lisait aucune parole menaçante
Sur le bronze gravé, la foule suppliante ne craignait pas
Le regard de son juge, on était sauf, et sans chef.
Pas encore arraché, pour voir le monde, à ses
Montagnes, le pin ne descendait sur les ondes fluides.
Les mortels ne connaissaient, à part les leurs, aucun rivage,
Les fosses en pente raide n’entouraient pas encore les villes.
Ni trompette de bronze travaillé ni corne de bronze courbé,
Ni casques ni glaive. Sans présence de soldats
Les peuples dans le calme vivaient de bons loisirs.
Libre, intacte de coups de bêche, blessée
D’aucune charrue, spontanément, la terre donnait tout.
Heureux des nourritures créées sans contrainte
Les hommes cueillaient les petits des arbousiers, les fraises des montagnes,
La cornouille, les mûres accrochées aux durs buissons de ronces
Et les glands qui tombaient de l’arbre épanoui de Jupiter.
C’était un printemps éternel, les doux Zéphirs frappaient
De souffles tièdes les fleurs nées sans semence.
Bientôt la terre sans labour portait des fruits,
Le champ qu’on ne remuait pas blanchissait sous les barbes des épis ;
Déjà des fleuves de lait, des fleuves de nectar déjà coulaient,
Et blondes, du chêne vert tombaient des gouttes de miel.
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