Nous changeons d'œuvre , mais il
s'agit toujours d'écrire une lettre.
Nous changeons de région, mais nous
sommes toujours sur un littoral.
Nous changeons de personnage, mais
l'auteur de la lettre déplore, elle aussi, aussi d'être abandonnée.
Vous avez trouvé ?
Nous passons ce soir et les soirs à
venir à la lettre adressée à Thésée par Ariane, qu'il a abandonnée à Naxos...
Nous devons ce changement à Isabelle
Jouteur, professeur de latin à l'université de Poitiers et grande amie d'Ovide,
qu'elle côtoie depuis longtemps et à qui elle a consacré l'essentiel de sa
recherche universitaire.
Isabelle Jouteur, dont la traduction
des Héroïdes doit être prochainement publiée - ce qui lui interdit de la
diffuser dès maintenant -, nous propose la version de Théophile Baudement à
laquelle elle a associé une série de photographies faites par elle : une
ouverture vers des littoraux qu'elle a mis en résonance avec le texte...
Merci, Isabelle, de nous faire
partager ces photomontages !
J'ai trouvé la race entière des animaux plus douce que toi, et je n'avais à redouter d'aucun être plus de maux que tu m'en causes. Ce que tu lis, je te l’envoie, Thésée, du rivage d'où les voiles emportèrent sans moi ton vaisseau, du lieu où je fus indignement trahie, et par mon sommeil, et par toi qui en profitas, dans ton odieuse perfidie.
C'était le moment où la terre
est couverte de la transparente rosée du matin, où les oiseaux gazouillent sous
le feuillage qui les couvre. Dans cet instant d'un réveil incertain, toute
languissante de sommeil, j'étendais, pour toucher Thésée, des mains encore
appesanties ; personne à côté de moi ; je les étends de nouveau, je cherche
encore ; j'agite mes bras à travers ma couche ; personne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire