Nous avons déjà essuyé une tempête. Eh bien, nous allons devoir en essuyer une deuxième...
Courage ! C'est la dernière...
Céyx dans la tempête, Ludovico Dolce, 1558
Il plonge dans l’Océan, le gardien de la Grande Ourse ;
De sa constellation, il agite les flots.
Cependant nous traversons malgré nous la mer Ionienne,
Mais la peur nous contraint à montrer de l’audace.
Pauvre de moi ! Quels vents déchaînés soulèvent la mer !
Le sable, en bouillonnant, remonte des abîmes,
Une montagne d’eau s’abat sur la proue, sur la poupe
Arrondie, malmenant le portrait peint des dieux.
On entend la coque craquer, les cordages siffler ;
Nos malheurs font gémir la carène elle-même.
Le pilote a pali d’un effroi qui le glace : il ne
Dirige pas son bateau, il le suit, vaincu ;
Comme un trop faible cavalier renonce à retenir
– Ce serait inutile – un cheval qui s’emballe,
Le commandant fait voile, je le vois, non où il veut
Mais où les flots impétueusement l’entraînent.
Si Eole ne souffle pas dans l’autre sens, je suis
Emporté là où je ne dois pas aborder ;
Car, laissant à bâbord, tout là-bas, l’Illyrie, je vois
L’Italie, où je suis interdit de séjour.
Puisse le vent ne plus souffler vers un sol défendu
Et se soumettre, lui aussi, à un grand dieu !
Je parle, partagé entre crainte et désir du large,
Et, de ce temps, quels flots font retentir les flancs !
Ô ! dieux de la mer azurée, de grâce, épargnez-moi !
C’est assez de l’hostilité de Jupiter.
Arrachez-moi – je n’en peux plus – à une mort cruelle
Si quelqu’un qui est mort peut éviter la mort.
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