samedi 25 novembre 2017

Incroyable exposition (II)

Punta della Dogana

 Cerbère

Bacchus
Personnifiant un royaume liminal entre l'homme, la nature débridée et les dieux, Bacchus devient l'objet d'un culte et de rituels dès la période mycénienne (v. 1600 - 1100 AEC). Conforme aux représentations de l'Antiquité, le visage prostré du dieu sans barbe semble abandonner la raison et l'esprit, perçus comme des qualités masculines, pour privilégier les sensations et le plaisir, domaines réservés à la sphère féminine. On pense que l'utilisation du bronze provient, de la description faite par Pline d'Ancien, d'une oeuvre perdue du célèbre sculpteur Praxitèle (IVe siècle AEC) mettant en scène Bacchus, un satyre et l'"Ivresse". La tradition romaine de recréer des antiquités perdues reprend vigueur à la Renaissance, quand l'âge classique devient le paradigme de la création artistique ; Praxitèle inspira vraisemblablement le Bacchus de Michel-Ange (1496-1497).

Protée
Dieu marin pourvu du don de se métamorphoser, Protée est ici représenté en pleine mutation physique. Le corps se transforme en pierres et en rocs issus des grottes où il dormait. Protée utilisait sa capacité à se métamorphoser pour éviter que les hommes n'exploitent son don de prophétie, qu'il ne transmettait que sous la contrainte physique.

  Le Minotaure


La représentation du mythe grec de l'homme mi-homme et mi-taureau violant une vierge d'Athènes dresse un portrait violent d'une sexualité masculine débridée et menaçante. Les mythes grecs et romains abondent de récits brutaux relatant les agressions sexuelles exercées par les hommes et les dieux sur les femmes. L'art antique a souvent esthétisé de telles scènes et expurgeant les références explicites à l'acte sexuel. Dans la mythologie, ces scènes étaient en partie expliquées par le fait que le dieu Eros pouvait prendre possession de leur corps et de leur volonté à tout moment. Ainsi peut-on lire le mythe du Minotaure - demeuré un symbole de violence sexuelle masculine, en particulier dans l'oeuvre de Picasso - à l'aune de cette distinction préfreudienne entre le conscient et l'inconscient, comme une personnification terrible du sommeil de la raison.

Sirène

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