jeudi 27 décembre 2018

Au fond de la hotte...

Au fond de la hotte restaient deux petites surprises que j'ai le plaisir de vous faire partager...
Pour commencer, trois minutes d'émission sur France Inter, après l'écoute desquelles vous en saurez plus long sur les dernières découvertes à Pompéi...

https://www.franceinter.fr/emissions/les-histoires-du-monde/les-histoires-du-monde-26-decembre-2018


Et quatre minutes de vidéo que nous devons à Guillaume Gindre et qui vous feront découvrir, à leur façon, l'exposition du collectif Artuel au château Bertier. C'était pour les Journées du Patrimoine...

https://www.youtube.com/watch?v=fpuoPSNWaGM

Ecoutez bien ! Regardez bien !...

mardi 25 décembre 2018

Joyeux Noël !...

Est-ce que votre Père Noël a la fibre ovidienne ? Le mien, oui !...
C'est ainsi qu'il a déposé dans mon petit soulier le beau livre de Diane Fortenberry et Rebecca Morrill intitulé Se brûler les ailes et sous-titré Les mythes dans l'art, de l'art antique à l'art contemporain, chez Phaidon.


On y trouve des oeuvres inspirées par la mythologie en général, et, en particulier, par les Métamorphoses, dont la plus ancienne date du IIe millénaire av. J.-C., et la plus récente de 2017.
Voici une petite sélection d'oeuvres modernes ou contemporaines : 

                                                 Jackson Pollock, Pasiphaé, 1943

"Sachez, pour l'anecdote, que Jackson Pollock (1912-1956) avait, à l'origine, intitulé cette toile Moby Dick. On lui suggéra de remplacer ce titre par celui de Pasiphaé, suggestion à laquelle il répondit : " Qui diable est Pasiphaé ?" Lorsqu'il eut pris connaissance du mythe, il fut convaincu par son étrange mélange d'érotisme et de bestialité. Le fait que Pasiphaé soit la mère du Minotaure, motif privilégié des surréalistes et objet de fascination pour Picasso, ne fit que le conforter dans son choix."

                                                         Chris Burden, Icarus, 1973

"Lorsque Chris Burden (1946-2015) interprète Icarus, ses assistants attachent à ses épaules des plaques de verre posées sur le sol en angle droit par rapport à son torse. Ils enflamment ensuite les plaques après les avoir aspergées d'essence. Quelques secondes plus tard, Burden bondit sur ses pieds de façon à ce que le verre enflammé se brise sur le sol. Burden réalise cette reconstitution du moment où le soleil détruit les ailes d'Icare..."

                                                    Mat Collishaw, Narcisse, 1990

"Inspirée par un mythe antique, l'oeuvre de Mat Collishow (né en 1966) est à l'opposé des images idéalisées du passé. Cet artiste s'attache depuis toujours à donner divers degrés de signification à des images frappantes mêlant beauté, fantasme et références de l'histoire de l'art, mais aussi observation culturelle et sociale de son temps."

Merci, Père Noël !...

lundi 17 décembre 2018

Journal d'Ovide (IV)

Je vous adresse aujourd'hui une nouvelle page du journal d'Ovide, la troisième. Vous en trouverez deux autres dans le n°7 de la revue Gibraltar, en particulier celle dans laquelle Ovide parle des raisons pour lesquelles Auguste l'a relégué à Tomes. Y révèle-t-il ce qu'il a vu et qui a poussé l'empereur à exiler le poète ? Le n°7 de Gibraltar vous l'apprendra...
Mais où se le procurer, me dites-vous ?...
Pour les Toulousains, c'est tout simple : à la librairie Ombres Blanches, qui accueillera mercredi prochain 19 décembre à 18h - dans deux jours, donc - Santiago Mendieta, le directeur de la revue Gibraltar, et quelques uns de ceux qui ont collaboré au n°7. https://www.ombres-blanches.fr/les-rencontres/rencontre/event/santiago-mendieta---marc-n-guessan---mathieu-arnal---jean-luc-levrier/gibraltar-les-voix-de-la-liberte-en-mediterranee//12/2018.html

 

Sinon, vous pouvez le commander auprès de l'éditeur en cliquant sur ce lien : http://www.gibraltar-revue.com/?post_type=product
A mercredi, j'espère...
                             


Cinq jours avant les ides de mars[1]

            Un bateau en provenance de Tauride[2] est arrivé aujourd’hui au port. Il est chargé de blé qu’il doit livrer à Athènes, d’où il repartira pour Rome avec une cargaison d’huile. C’est ce que m’a appris son capitaine, Aspastos.
            Athènes, Rome… Il est des jours où j’aimerais pouvoir me transformer en sac de blé ou en jarre d’huile pour atteindre la terre bénie des dieux où pousse l’olivier, la ville qui domine le monde du haut de ses sept collines…
            Plutôt que de compter sur cette métamorphose peu probable, j’ai fait le nécessaire auprès d’Aspastos, le bien nommé[3], pour qu’il me rende un précieux service : remettre à Fabia le manuscrit du premier livre de mes Tristesses. Je le tenais prêt depuis quelques semaines déjà, bien convaincu que le mois de mars nous ramènerait des bateaux[4]. Il contient onze élégies, en tout sept cent trente-huit vers. Ce n’est par si mal pour un exilé qui a dû se battre contre les flots déchaînés, contre le froid, contre l’adversité…
            J’ai recopié de ma main la version définitive sur ce que j’ai pu trouver ici en fait de papyrus : du papyrus du delta de l’Hister, qui ne risque pas de concurrencer celui du Nil aux sept bras. Mais à bien y réfléchir, ce n’est pas plus mal : il ne faut pas que le livre d’un exilé soit trop beau. S’il avait trop bonne mine, certains penseraient qu’il en va de même pour moi et que mes plaintes, ô combien authentiques, ne sont que des jérémiades.
Je ne me fais pas trop d’illusions sur sa qualité littéraire, et si je dois atteindre l’immortalité réservée aux poètes, c’est sûrement par les Métamorphoses ou par les Fastes[5] que je l’atteindrai. Mais j’ai des circonstances atténuantes, et si le grand Virgile lui-même, valétudinaire comme il l’était, avait dû faire des vers là où j’en fais, je ne suis pas sûr que les Muses auraient ceint ses tempes grisonnantes du laurier d’Apollon.
Je joins au papyrus une lettre pour Fabia dans laquelle je lui demande de bien le relire – c’est une relectrice hors pair, je ne lui conteste pas cette qualité – et de le transmettre à Curtius pour qu’il voie s’il peut l’éditer. Car éditer le livre d’un exilé ne doit pas être chose facile. Mais Curtius est quelqu’un de courageux. Il m’a soutenu dès mes premiers vers ; il ne va pas m’abandonner quand j’écris mes derniers. Son esprit clairvoyant avait très bien anticipé le succès de mon Art[6] ; que n’a-t-il anticipé avec autant de clairvoyance le châtiment que me vaudrait ce libelle dix ans plus tard…
Certes, je ne compte pas que mes Tristesses soient admises à la Palatine[7] : toute l’amitié qu’Hygin[8] avait pour son cher Naso n’y suffirait pas – à supposer, d’ailleurs, que ses dispositions envers moi n’aient pas changé avec ma fortune. Mais je serais déjà bien heureux de savoir que je suis toujours lu à Rome et que, si je n’ai pas le droit d’y mettre le pied, mes pieds n’y circulent pas moins[9]
            Demain matin, je me rendrai au port pour remettre mon précieux volume[10] à Aspastos. Ainsi donc, mon livre, tu voyageras sur les flots azurés de la mer Egée, de la mer Ionienne, de la mer Tyrrhénienne... Puisses-tu sans encombre franchir le Bosphore et doubler le Malée[11]. Et ne va pas défier Charybde et Scylla : de plus forts que toi ne s’y sont pas risqués[12]. Puisse Eole t’envoyer des vents favorables, qui t’accompagnent jusqu’aux rivages de l’Italie. Puisse Neptune garder en réserve ses tempêtes pour les impies qui négligent de l’honorer et Jupiter s’intéresser aux nymphes et aux vierges plutôt qu’à toi… A ce compte, mon livre, tu arriveras à bon port, et j’aurai, depuis mon lointain exil, l’impression d’être un peu de retour à Rome…


[1] 11 mars
[2] L’actuelle Crimée.
[3] Aspastos signifie en grec « bienvenu ».
[4] Dans l’Antiquité, la période qui va de novembre à mars est dite mare clausum, « mer fermée », période pendant laquelle la navigation est très réduite.
[5] Les Métamorphoses et les Fastes, œuvres de la maturité d’Ovide, abordent des sujet sérieux, à la différence des poèmes érotiques écrits précédemment par Ovide.
[6] Ovide veut parler de son Art d’aimer.
[7] Bibliothèque fondée par Auguste sur le mont Palatin, à proximité du palais impérial.
[8] Bibliothécaire de la Palatine.
[9] Jeu de mot : Ovide est interdit de séjour à Rome, mais pas sa poésie, faite de pieds combinés en vers.
[10] Les papyrus étaient roulés pour former un volumen, mot qui a donné « volume » en français.
[11] Le Bosphore est un étroit bras de mer qui relie la mer Noire à la mer de Marmara ; sa traversée était réputée dangereuse. C’est au large du cap Malée, à l’extrémité sud du Péloponnèse, qu’Ulysse essuya une tempête qui le détourné durablement d’Ithaque.
[12] Charybde et Scylla, de part et d’autre du détroit de Messine, sont deux secteurs redoutés pour leurs courants et leurs récifs. Enée préféra contourner la Sicile par la côte sud plutôt que de faire traverser le détroit à sa flotte.

vendredi 14 décembre 2018

Journal d'Ovide (III)


Jour des nones d'avril[1]

J’ai reçu aujourd’hui ma première lettre ! Et c’est une lettre de Fabia[2] !
Quel bonheur de tenir entre mes mains cette tablette de buis qu’elle a tenue entre ses  mains, de briser un sceau que j’ai identifié au premier coup d’œil, de voir ces lignes régulières gravées dans la cire, cette écriture élégante…
Je ne pus réprimer alors mon envie de pleurer, et des larmes se mirent à couler en abondance de mes yeux, les premières depuis mon départ de Rome… Je craignais que cet exil ne m’ait fait perdre toute humanité, n’ait fait de moi une brute... Non… Je suis encore un homme puisque je pleure…
Fabia me donne de bonnes nouvelles de notre maison, de mes amis, de Rome… Mais quel crédit lui accorder ? Elle aura fait passer mon confort avant la vérité, et préféré me mentir plutôt que d’aggraver ma peine.
Elle me dit aussi qu’elle va bien… Si c’est vrai, je m’en réjouis du fond du cœur ; mais comment peut-elle aller bien quand celui qu’elle aime est à l’autre bout du monde, seul, sans ami à qui se confier, sans personne, même, à qui parler ? Si c’est faux – et le plus probable est que c’est faux – je dois lui en vouloir de me mentir, et, plus encore, je dois m’adresser des reproches qui ne finiront qu’avec ma mort, puisque la seule cause de ses tourments, c’est moi…
Ma pauvre Fabia… Tu voulais m’accompagner dans mon exil lorsque j’ai quitté Rome, et c’est à la faveur de ton évanouissement[3] que j’ai pu franchir le seuil de ma maison : si tu n’étais pas tombée dans les bras de tes servantes, jamais tes bras n’auraient relâché leur étreinte, jamais les miens n’auraient eu la force de te repousser. Mais crois-moi… Tu m’es beaucoup plus utile à Rome, auprès des gens qui ont de l’influence et que tu peux relancer s’ils tardent à intercéder auprès de l’empereur en faveur du banni, auprès de Marcia[4], ta chère Marcia, qui a ses entrées au palais et peut parler de moi à Livie – à supposer que parler de moi à Livie puisse servir ma cause[5]
Qui mieux que toi préservera mes intérêts et veillera sur mon honneur ? Il ne manque pas de charognards dans la ville aux sept collines : il y en avait déjà du temps de Romulus et de Rémus[6]… Ils auraient vite fait, en me calomniant, de me transformer en criminel et de mettre la main sur mes biens, dont Auguste n’a pourtant pas jugé bon de me priver[7].
Et que ferait ici ma pauvre Fabia ? Elle qui est désemparée quand elle n’a pas vingt esclaves sous ses ordres, qui ne peut passer un jour sans recevoir ses amies ou les visiter, qui ne manquerait pour rien au monde un spectacle au théâtre ou un concert à l’odéon… Je n’ai ici à lui offrir que le sifflement aigre d’une flûte pastorale.
Le jour décline déjà et mes yeux sont trop fatigués pour se contenter de la lumière de la lampe. Bien que nous allions vers l’été, je n’ai pas l’impression que les jours allongent. A croire que le soleil ne brille pas également pour tous[8] et que j’ai l’honneur enviable de faire exception…


[1] 5 avril.
[2] Il s’agit de l’épouse d’Ovide.
[3] Cf. l’élégie I, 3, 91-92.
[4] Fabia était apparentée à Paulus Fabius Maximus. Son épouse, Marcia, était la cousine germaine d’Auguste.
[5] Auguste consultait régulièrement son épouse Livie. Il a donc pu le faire avant de décider du sort d’Ovide. On ignore quelle fut exactement le rôle de Livie dans cette affaire, mais le sous-entendu d’Ovide laisse penser qu’il ne fut pas négligeable.
[6] Allusion peu révérencieuse à la légende selon laquelle l’apparition à Romulus de douze vautours aurait été un signe divin le désignant comme l’homme qui devait fonder Rome, de préférence à son frère Rémus, à qui n’étaient apparus que six vautours (cf. Tite-Live, Histoire romaine, I, 7, 1)
[7] Effectivement, Ovide a été relégué et non pas exilé. Cela signifie qu’il est resté propriétaire de ses biens et a conservé son titre de citoyen romain.
[8] Ovide fait allusion au dicton Sol lucet omnibus : « Le soleil brille pour tout le monde ».

mercredi 12 décembre 2018

Journal d'Ovide (II)


IIIe jour avant les ides de mars[1]

J’ai poussé aujourd’hui pour la première fois la porte d’une maison dont j’ai bien du mal à dire que c’est ma maison. Et, pour être honnête, tout Romain aurait bien du mal à dire que c’est une maison : des pierres grossièrement équarries, un toit de joncs coupés dans le delta du fleuve voisin, des pièces à la destination indéterminée, mais pas d’atrium[2], avec son toit ouvert et son bassin, pour me donner l’illusion que je suis encore en terre romaine. Il faudra que j’organise ce chaos domestique car, même si j’ai bon espoir que mon séjour à Tomes ne durera pas trop longtemps[3], je n’ai pas l’intention de me laisser gagner par la barbarie ambiante. Il faudra aussi que j’installe quelque part un autel pour que mes pauvres Lares[4] puissent se sentir ici aussi bien que possible – il faudrait dire « Le moins mal possible »… J’aurai bien besoin de leur protection…
En signe de bienvenue, je présume, on avait fait du feu dans l’âtre, ce qui avait pour conséquence principale d’enfumer la pièce. Je suis néanmoins allé m’asseoir près du foyer pour tenter de me réchauffer à ce bois qui brûlait mal, mais en vain : la température qu’il fait ici à quelques jours du printemps est celle que l’on connaît à Rome en plein mois de janvier. Et, si j’en crois ce qu’on m’a dit, l’hiver n’a pas été rigoureux cette année…
On avait aussi disposé sur la table des victuailles, auxquelles j’ai à peine touché : du poisson séché – ô, Syrus[5], qu’il est loin le turbot que tu me cuisinais il n’y a pourtant pas si longtemps encore –, du fromage de brebis avec une boule grisâtre et compacte qui m’a tenu lieu de pain, quelques fruits flétris. Je trouvai aussi une carafe d’eau, mais son goût m’a détourné d’avaler plus d’une gorgée. Ou bien je m’y ferai, ou bien je mourrai de soif, éventualité qui ne me semble pas être la pire. Il y avait aussi un pichet de vin passable. On n’en produit pas ici – qu’y produit-on ?... Mais Tomes a été fondée par des Grecs de Milet[6], et les liens commerciaux ne se sont pas totalement rompus.
Comment, grands dieux, parviendrai-je à me faire à ces conditions d’existence, si l’on peut employer ce mot pour désigner le trépas que je vis depuis mon départ de Rome ? Et, pis encore, à mes hôtes ou, pour mieux dire, à mes geôliers ?
J’ai été accueilli à ma descente de bateau par un comité de notables locaux. C’est qu’on ne reçoit pas tous les jours à Tomes un envoyé spécial de l’empereur ! A moins qu’ils ne se soient déplacés pour accueillir un poète ? Après tout, Orphée ne faisait-il pas se mouvoir les pierres et les arbres[7] ?
Ils portaient une tenue comme je n’en avais jamais vue : une sorte de mitre en feutre grossier sur la tête, une houppelande en peau de bête, bien épaisse et malodorante, des braies en cuir comme seuls en portent les barbares et des bottes fourrées. J’espérais au moins que de cette masse bourrue émergerait quelque chose comme un visage leur donnant un semblant d’apparence humaine. Espoir déçu : la plupart d’entre eux ont le visage mangé par une barbe si touffue que je l’ai d’abord prise pour le prolongement de leur houppelande.



Dessin de Marc N'Guessan

Je ne remarquai pas de présence romaine dans ce comité. Certes, je ne m’attendais pas à ce que le gouverneur de la garnison[8] vienne me dérouler le tapis rouge. Mais aucun officiel n’était là pour réceptionner l’impérial exilé. A croire qu’avec la distance, l’autorité s’affaiblit ; ou plutôt que tout contact avec la civilisation m’a décidément été interdit, même sous la forme d’un détachement de légionnaires commis à la surveillance des frontières et parlant plutôt leur sabir natal que le latin.
Le latin…
Je ne sais trop avec qui je pratiquerai la langue de Virgile. Les notables tomitains ne parlent ni le latin ni même le grec. Il a fallu recourir à un interprète pour traduire leur patois en grec – et quel grec : tellement déformé par l’accent gète que je n’ai d’abord pas reconnu de quelle langue il s’agissait.
J’ai tout de même fini par comprendre que j’étais libre de mes mouvements à l’intérieur des remparts de la ville – si l’on peut appeler « remparts » le muret de terre qui tient lieu de système de défense – et que si je voulais aller à l’extérieur, il fallait que je me fasse accompagner pour éviter les mauvaises rencontres – car des barbares nomades, encore plus barbares qu’eux, multiplient les razzias sur le territoire de Tomes. Il n’a même pas été question d’une éventuelle fuite de ma part : l’immensité des terres et des mers qui me sépare du monde civilisé est telle qu’elle constitue la meilleure des barrières.
Décidément, Auguste a trouvé là un irréprochable lieu d’exil : il assure à lui seul ma surveillance…
Ah, mon pauvre Naso… Si tu ne parviens pas à être rappelé avant longtemps, tu ne survivras pas longtemps…


[1] 13 mars.
[2] Dans une maison romaine, l'atrium est l'espace central autour duquel se distribuent les autres pièces. Au milieu se trouve un bassin, l'impluvium, qui recueille les eaux de pluie par une ouverture du toit.
[3] Espoir déçu : ni l’empereur Auguste ni son successeur Tibère ne rappelèrent Ovide ni ne modifièrent le lieu de son exil. Il mourut à Tomes en 17 (ou 18) ap. J.-C., après y avoir vécu huit (ou neuf) ans.
[4] Dieux protecteurs de la maisonnée. Ils avaient un autel domestique dans l'atrium de la maison, et le pater familias en assurait le culte.
[5] Il semblerait que Syrus ait été l'esclave cuisinier d'Ovide à Rome. Les esclaves portaient souvent le nom de leur pays d'origine, ici la Syrie.
[6] La fondation de Tomes par les Grecs de la ville anatolienne de Milet remonte au VIIe s. av. J.-C. Il s'agissait d'un comptoir commercial.
[7] Ovide décrit, dans les Métamorphoses (X, 86-105), Orphée en train d'attirer à lui les arbres par la beauté de son chant.
[8] "L'existence d'une garnison romaine est attestée en 15 sous Tibère", Jacques André, Tristes, C. U. F., 1968, p. XXVI.