mardi 28 mars 2017

Les Métamorphoses d'Ovide 2/4 : Un texte politique ?

J'ai eu le plaisir de participer aujourd'hui à la deuxième émission qu'Adèle Van Reeth consacre aux Métamorphoses sur France Culture dans Les chemins de la philosophie.

Ceux qui souhaitent l'écouter peuvent cliquer sur "lecture" :


Pour en savoir plus :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-metamorphoses-dovide-24-un-texte-politique

lundi 27 mars 2017

Les Métamorphoses d'Ovide 1/4 : La création d'un monde.

De lundi à jeudi, Adèle Van Reeth consacre Les chemins de la philosophie aux Métamorphoses d'Ovide.
Pour écouter l'entretien d'Adèle Van Reeth avec Xavier Darcos, cliquez sur ce podcast :



Pour en savoir plus :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-metamorphoses-dovide-14-la-creation-dun-monde

vendredi 24 mars 2017

Les Métamorphoses sur France Culture

Les Métamorphoses seront à l’honneur toute la semaine prochaine sur France Culture.
Jugez plutôt : du lundi 27 au jeudi 30 mars 2017, Adèle Van Reeth, la productrice des Chemins de la philosophie, animera une série de quatre émissions.
Lundi, Xavier Darcos viendra faire une présentation générale du texte ; mercredi, Hélène Casanova-Robin interviendra sur les passions ; jeudi, Hélène Vial parlera de la métamorphose dans les Métamorphoses.
Et mardi ?...
Mardi 28, à 10h, j’aurai le plaisir et l'honneur de vous retrouver pour vous entretenir d’un sujet intemporellement d’actualité : « Métamorphoses et politique ».
En espérant que vous serez nombreux au rendez-vous…

lundi 20 mars 2017

Premier cadeau

J'ai le grand plaisir de vous annoncer, chers amis d'Ovide, que Francis Azéma, directeur du Théâtre du Pavé, programmera dans le courant de la saison 17/18 deux soirées de lecture consacrées au Tristes d'Ovide.
Et si, d'ici là, vous souhaitez découvrir ou retrouver la programmation du Pavé, cliquez ici

Bon anniversaire !

Bon anniversaire, Naso !
Eh oui ! C’est un 20 mars qu’est né Ovide – Naso, pour les amis…
C’est aussi, chose extraordinaire, l'anniversaire de son frère, d’un an plus âgé que lui. Voilà pourquoi Ovide peut écrire dans une élégie des Tristes :

La même étoile brillait le jour de notre naissance
            Et l’on fêtait par deux gâteaux la même date.

Il précise :

Des cinq jours consacrés à Minerve, porteuse d’armes,
            C’est le premier où coule le sang des combats.

Comme les jeux consacrés à Minerve étaient célébrés du 19 au 23 mars et que les combats de gladiateurs commençaient le deuxième jour, Ovide est bien né un 20 mars, le 20 mars 43 avant J.-C.
Que lui offrir ?
A chacun de trouver – une amicale pensée pouvant aussi faire l’affaire…
Pour moi, ce sera la traduction d’une élégie des Tristes, dans laquelle il évoque douloureusement le retour de ce jour pendant ses années d’exil à Tomes, sur le territoire de l’actuelle Roumanie.
Et pour vous ?...

Voici que revient, fidèlement, mon anniversaire ;
            Jour superflu : à quoi m’a-t-il servi de naître ?
Pourquoi, cruel, te rajouter à mes tristes années
D’exil ? Tu aurais dû y mettre fin. Si tu
Te souciais de moi, si tu avais quelque scrupule,
            Tu ne me suivrais pas en dehors de ma patrie ;
Là où tu m’as connu, hélas, premier anniversaire,
            Tu aurais essayé d’être aussi le dernier ;
En me quittant, tu m’aurais dit, à Rome, toi aussi,
            Un triste adieu, comme le firent mes amis.
As-tu à affaire ici ? César t’a-t-il, dans sa colère,
            Envoyé toi aussi près du cercle polaire ?
Sans doute comptes-tu être honoré comme il se doit :
            Qu’un habit blanc soit attaché à mes épaules,
Qu’on entoure l’autel fumant de couronnes de fleurs,
            Que dans le feu sacré des grains d’encens crépitent,
Que j’offre les gâteaux qu’on offre un jour d’anniversaire,
            Que je récite comme il faut les orémus ?
Ni mes dispositions ni les circonstances présentes
            Ne me laissent goûter la joie de ton retour.
Il me faut un autel funéraire, avec un cyprès
            Funèbre, ainsi qu’une flamme pour mon bûcher.
Pas d’encens, auquel les dieux se montreraient insensibles,
            Rien à dire de bon dans de si grands malheurs.
Si toutefois je dois formuler un vœu en ce jour,
            Je t’en prie, ne reviens plus jamais par ici,
Tant que cette région du bout du monde, ou presque, me
            Retient – ce Pont-Euxin, qui porte mal son nom.
D’après Ovide, Tristes, III, 13.

Et puisque nous fêtons aussi aujourd’hui l’arrivée du printemps, je vous invite à écouter un bucolique air de flûte roumain qui s’intitule, comme il se doit, Primavara


lundi 13 mars 2017

Colloque international sur Ovide

Paul François, un ami de la première heure, me communique le programme d'un colloque qui doit se tenir à la Sorbonne les 27 et 28 mars prochains.

www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/programme-ovide0317-v2.pdf

27 - 28 MARS 2017
Salle des Actes
Organisé par Hélène Casanova-Robin et Gilles Sauron
avec la collaboration de Marianne Moser
E.A. 4081 Rome et ses renaissances
Université Paris-Sorbonne - 54, rue Saint-Jacques, 75005 Paris

COLLOQUE INTERNATIONAL

L’avènement du principat procède de la mise en place de ce que l’on a appelé
l’instauration d’un « mythe augustéen ». Autour du Princeps, se développe en
effet une littérature et une production artistique reposant sur une réflexion sur
le temps : le pouvoir augustéen s’inscrit dans une pérennité illustrée notamment
par la remise à l’honneur des mythes de l’origine de Rome, du culte apollinien. Le
Prince apparaît comme l’agent providentiel du retour de l’âge d’or promis désormais
à une installation définitive. Des travaux récents ont contribué à étudier cette
« mystique augustéenne », parmi lesquels on compte l’ouvrage dirigé par Mario
Labate et Gianpiero Rosati, La costruzione del mito augusteo, Heidelberg, 2013.
Dans ce contexte, l’oeuvre d’Ovide, où se décline en d’infinies variations les formes
instables et éphémères apparaît en rupture avec l’ordre augustéen. Le poète de
Sulmone met en scène le transitoire, développant une réflexion sur le temps qui
appuie la représentation d’un état momentané, la fugacité d’une figure. Si cette
dimension est particulièrement prégnante dans les Métamorphoses, elle apparaît
également fondamentale dans les autres écrits ovidiens, qu’il s’agisse des Fastes ou
des poèmes d’exil, mais également dans les élégies d’amour.
Nous souhaitons célébrer le bimillénaire de la mort d’Ovide, en 2017, en explorant
cette question du temps dans l’oeuvre ovidienne, en la confrontant à l’idéologie
augustéenne qui lui est contemporaine. Les objets d’étude seront aussi bien la
poésie d’Ovide que les oeuvres d’art figuratif. Il s’agira de repérer les modalités de
représentation de la nature et du vivant au sens large, de quêter les fondements
philosophiques d’une telle conception, d’en analyser les implications politiques et
esthétiques.

CÉLÉBRATION DU BIMILLÉNAIRE DE LA MORT D’OVIDE
Le transitoire et l’éphémère : un hapax à l’ère augustéenne ?
OVIDE 2017

LUNDI 27 MARS 2017
09 h 00 Accueil des participants – Ouverture du colloque

OVIDE ET LE CONFLIT DES TEMPORALITÉS
09 h 30 Gilles Sauron (Univ. Paris-Sorbonne) :
« La fin de l’histoire ou une histoire sans fin : Ovide et la mystification augustéenne »
10 h 10 Emmanuelle Rosso (Univ. Paris-Sorbonne) :
« Représenter l’éternité du Prince »
10 h 50 Pause
11 h 10 Hélène Casanova-Robin (Univ. Paris-Sorbonne) :
« Poétique des apothéoses dans les Métamorphoses d’Ovide : un transitoire paradoxal ? »
11 h 50 Jean-Christophe Jolivet (Univ. Lille 3) :
« Les empires éphémères (à partir du discours de Pythagore, Métamorphoses XV, 420-452) »
12 h 30 Pause déjeuner

ÉCRITURES DE FONDATION
14 h 30 Francesca Romana Berno (Univ. Roma-Sapienza) :
« Ovidio e la permanenza del Chaos »
15 h 10 Marianne Moser (Univ. Paris-Sorbonne) :
« Entre instabilité et continuité : la cosmogonie des Métamorphoses ou le laboratoire de la poétique ovidienne »
15 h 50 Pause
16 h 10 Francesca Ghedini - Julia Salvo (Univ. Padova) :
« Ovidio e i miti romani »
16 h 50 Maud Pfaff (Univ. Strasbourg) :
« La fugacité de l’instant dans les Fastes d’Ovide. Paradoxe d’une refondation de Rome par une esthétique de la fluctuation »

LE POUVOIR DIVIN : ENTRE INSTABILITÉ ET INSTITUTION
09 h 30 Stephen Heyworth (Univ. Oxford) :
« The Instability of Divinities in Fasti 3 »
10 h 10 Valentina Torrisi (Univ. Paris-Sorbonne) :
« Une déesse de l’instabilité, selon Ovide : l’Aphrodite de Chypre »
10 h 50 Pause
11 h 10 Anne Videau (Univ. Paris-Nanterre) :
« Entre mythe et histoire, religion et laïcité ? : les Métamorphoses »
11 h 50 Eleonora Malizia (Univ. Paris-Sorbonne) :
« Ovide dans le Forum Transitoire : le châtiment public d’Arachné »
12 h 30 Pause déjeuner

PENSER LE TRANSITOIRE DANS LE MONDE AUGUSTÉEN
14 h 30 Mario Labate (Univ. Firenze) :
« Mutevolezza dell’individuo, stabilità del mondo: Ovidio e il progetto
augusteo »
15 h 10 François Prost (Univ. Paris-Sorbonne) :
« Le transitoire et l’éphémère dans les poèmes d’exil d’Ovide »
15 h 50 Pause
16 h 10 Aurelia Lupi (Univ. Paris-Sorbonne - Univ. Rome) :
« Ovide et les Niobides de la villa attribuée à Valerius Messalla Corvinus à Ciampino (Rome) »
16 h 50 Hélène Vial (Univ. Clermont-Ferrand) :
« L’éphémère et l’éternel dans le Contre Ibis ou la dernière métamorphose d’Ovide »
18 h 00 Clôture du colloque



En savoir plus :
http://www.paris-sorbonne.fr/transitoire-ephemere

mercredi 8 mars 2017

8 mars : lever de la Couronne boréale et Journée internationale des Femmes

Pour Ovide, le 8 mars est la date du lever de la Couronne boréale, constellation visible dans le ciel de l'hémisphère nord. C'est pour nous la date de la Journée internationale des Femmes. Est-ce que ça tombe bien ? A vous de juger en lisant la fable d'Ariane et Bacchus, telle qu'Ovide la raconte.

La nuit suivante, on voit la couronne de la Crétoise :
            Le crime de Thésée fit d’elle une déesse.
Elle avait remplacé par Bacchus son époux parjure
            – L’ingrat qui reçut d’elle un fil à enrouler.
Heureuse de son sort, « Que j’étais sotte de pleurer,
            Dit-elle ; sa trahison a bien tourné pour moi ».
Pendant ce temps Liber, qui avait vaincu les Indiens
            Aux cheveux lisses, rentrait riche d’Orient.
Parmi de jeunes prisonnières à la belle allure,
            Une princesse était plus que chère à Bacchus.
Son épouse aimante pleurait ; le long du creux rivage,
            Elle allait en disant ces mots, échevelée :
« Pour la deuxième fois, flots, écoutez ces mêmes plaintes !
            Pour la deuxième fois, sable, absorbe mes larmes !
Je disais, il m’en souvient : “ Traître, parjure Thésée ! ”
            Il s’éloigne et Bacchus commet le même crime.
Je crierai encore aujourd’hui : “ Femme, défie-toi des hommes ! ”
            Si le traître a changé, la traîtrise est la même.
Ah ! si ma destinée avait alors pu s’accomplir,
            Si je pouvais en  cet instant n’être plus là…
J’allais mourir sur le sable désert ; pourquoi, Liber,
            Me sauvas-tu ? Mes maux auraient pris fin d’un coup.
Léger Bacchus ! Plus léger que ce feuillage à tes tempes !
            Toi que je n’ai connu que pour verser des larmes,
Tu as osé conduire sous mes yeux ta concubine,
            Mettre en péril un mariage si harmonieux ?
Ta parole, tes serments renouvelés, où sont-ils ?
            Hélas ! Combien de fois redirai-je ces mots ?
Tu accusais Thésée ; toi-même le disais perfide.
            Ce jugement rend ta trahison plus honteuse.
Gardons tout cela pour nous et brûlons d’un mal secret :
            Tant d’abandons pourraient passer pour mérités.
Je souhaiterais avant tout que Thésée n’en sache rien,
            Ne puisse savourer de t’avoir pour complice.
La blanche concubine aurait donc chassé la noiraude
            Que je suis ? Son teint, je le souhaite à mes rivales !
Mais qu’importe ? C’est ce défaut qui te la rend plus chère !
            Que fais-tu ? Elle te salit quand tu l’embrasses.
Sois fidèle, Bacchus, et n’en préfère aucune à mon
            Amour d’épouse. Toujours j’aimerai mon mari.
Les cornes d’un beau taureau ont séduit ma mère ; moi,
            Les tiennes : à moi l’éloge, à elle l’infamie.
Mon amour ne doit pas me nuire plus que ne t’a nui,
            Bacchus, l’aveu que tu nous as fait de ta flamme.
Quoi d’étonnant si tu m’embrases ? Tu naquis dans le feu,
            Dit-on, fus arraché au feu par la main de
Ton père. C’est à moi que, souvent, tu promettais le ciel.
            Hélas ! En fait de ciel, quels dons ai-je reçus ! »
Elle se tut. Liber se trouvait derrière elle et la
            Suivait ; depuis longtemps il écoutait ses plaintes.
Il la prend dans ses bras, sèche ses pleurs sous ses baisers
            Et dit : « Gagnons ensemble les hauteurs du ciel !
Tu t’es unie à moi ; ton nom sera uni au mien
            Car, métamorphosée, tu seras Libéra.
Et je ferai en sorte que tu aies un souvenir
            De la couronne offerte à Vénus par Vulcain,
Par elle à toi ». Il tient parole et, des neuf gemmes, fait
            Neuf astres, feux dont brille la Couronne d’or.
Fastes, III, 459-516 


Et pour les mélomanes, voici le Lamento d'Arianna de Claudio Monteverdi,
interprété par Anna Caterina Antonacci :


Bonne lecture !
Bonne écoute !


samedi 4 mars 2017

Quelques violettes

En traversant mon jardin entre deux averses, j'ai pris aujourd'hui cette photo...


Elle me fait penser aux vers qu'Ovide consacrait à l'arrivée du printemps à Tomes, la ville où l'empereur Auguste l'avait exilé, sur l'emplacement de la moderne Constanţa, en Roumanie, sur les rives de la mer Noire.


Voici que filles et garçons cueillent joyeusement
            La violette des champs, qui pousse toute seule ;
Les prés se couvrent d’un duvet de fleurs multicolores
            Et l’oiseau chante instinctivement le printemps.
L’hirondelle ne veut plus passer pour mauvaise mère
            Et construit sous la poutre un petit nid caché ;
L’herbe, que les sillons de Cérès recouvraient,
            Sort en pointant sa tendre tige hors de la terre...