dimanche 30 août 2020

"Auguste" par Philippe Le Doze

Je vous annonçais naguère la parution, aux éditions Fayard, de l'Ovide de Xavier Darcos ; je vous annonce aujourd'hui pour le 15 septembre la parution, aux éditions Ellipses, de l'Auguste de Philippe Le Doze.


Qui m'annoncera le débat entre Xavier Darcos et Philippe Le Doze ? Je réserve mon billet...

                             

"Auguste (27 avant notre ère/14 de notre ère) est le premier prince romain. Traditionnellement présenté comme froid, calculateur, manipulateur et hypocrite, parfois comme un caméléon, il s'avère être une personnalité infiniment plus complexe. C'est en homme providentiel, en instrument des dieux, qu'Auguste a souhaité se présenter. Celui qui accrut l'empire romain comme personne ne l'avait fait jusque-là fut par ailleurs le créateur d'un régime nouveau, le Principat, destiné à vivre jusqu'à la fin de l'Empire romain. Il est en même temps à l'origine d'une restauration destinée à répondre à une crise multiforme, tout à la fois politique, religieuse et morale. Enfin, Auguste fit de Rome une véritable capitale d'empire, capable de rivaliser, par sa splendeur, avec les cités grecques. Cette biographie suggère que, tout en ayant été le père d'un régime de nature monarchique, Auguste fut aussi et surtout un prince républicain, un homme toujours soucieux d'ancrer ses nombreuses réformes dans la tradition romaine, posture qui n'interdisait en rien l'innovation. Mieux encore, c'est le portrait d'un homme soucieux des attentes parfois contradictoires de ses contemporains qui se dessine : Auguste a su se glisser dans les plis d'un costume dont il ne fut pas seul maître du patron."


 

vendredi 28 août 2020

Narcisse et Echo

On connaît bien la fable de Narcisse et un peu moins bien celle d'Echo. Mais qui connaît le Narcisse et Echo composé en 1911 pour les Ballets russes par Nikolaï Tcherepnine ?

Et d'ailleurs, qui connaît Nikolaï Tcherepnine ? Voici donc, pour commencer, ce que nous apprend de lui Jean-Charles Hoffelé dans le numéro d'ARTAMAG' du 23 novembre 2014.

"Diaghilev lui devra l’un des premiers succès de sa compagnie avec Le Pavillon d’Armide, il sera son chef d’orchestre attitré pour plusieurs saisons, et produira un ballet magnifique, anticipant par le style, les procédés, presque le sujet, Daphnis et Chloé de Ravel : Narcisse et Écho, créé à Monte-Carlo, juste une année avant que Paris ne voit le chef-d’œuvre de Ravel.


          Narcisse, de Michel Fokine. Musique de Nicolas Tcherepnine. Décors et costumes de Léon Bakst.

Nikolaï (ou Nicolas) Tcherepnine a aujourd’hui totalement disparu dans l’ombre de son fils, Alexandre, injustice que le disque répare peu à peu. Élève de Rimski-Korsakov, passé maître dans l’art de la couleur orchestrale, fer de lance de ce que l’on a nommé « Les Grands épigones », cercle de compositeurs réunis autour de Rachmaninov, il laissera un catalogue varié, mariant les styles français et russes seulement dans ses opus symphoniques. Car retourné au piano, c’est la seule Russie qui habite ses portées, et plus encore, texte oblige, dans ses admirable mélodies, tout compte fait le meilleur de sa création.

Sensible au symbolisme, il s’attache à la poésie de Konstantin Balmont. Sa Suite océanique, cycle composé d’après les Incantations de Balmont, écrit en 1917, est une manière de chef-d’œuvre sans équivalent dans le répertoire vocal russe, entre déclamation et chant, mais boudé par les chanteurs de son pays natal ; Tcherepnine fut, comme Rachmaninov ou Medtner, un exilé, mais demeuré à Paris, resté en quelque sorte hors des circuits, prisonnier de l’Occupation ; disparu en 1945, période propice à l’oubli, il se vit refuser la postérité qui échut à ses amis."

Et pour continuer, voici un large extrait de l'oeuvre, proposé sur les ondes de France Musique le 27 août dernier par Emilie Munera dans l'émission En pistes ! 

https://podcasts.apple.com/fr/podcast/chef-d%C5%93uvre-oubli%C3%A9-narcisse-et-echo-nikola%C3%AF-tcherepnin/id914583756?i=1000489308031 

L'extrait d'une quinzaine de minutes commence à 1h 5'5''.

Bonne écoute, et merci à Emilie de nous avoir fait découvrir cette oeuvre rare...

 

lundi 24 août 2020

Des sirènes à Aubusson-d'Auvergne

Ovide nous apprend que les sirènes sont les compagnes de jeu de Proserpine métamorphosées en femmes-oiseaux (Métamorphoses, V, 552-563). Alors qu'elle voulaient parcourir les mers à la recherche de leur camarde disparue, elles demandèrent des ailes aux dieux pour voler au-dessus des eaux, et obtinrent satisfaction ; et pour garder leur belle voix, elles conservèrent leur haut humain. Car les sirènes antiques ne sont pas des femmes-poissons...

Que nous apprend le quotidien La Montagne dans son numéro du 21 août, sous la plume de François Jaulhac ? Voici...

                             

Une vingtaine de sirènes, venues de toute la France, attendues le 29 août au lac d'Aubusson-d'Auvergne (Puy-de-Dôme)

Pour la cinquième année, Laurianne baptisée « Princesse Kawaii », organise aussi une Rencontre sirène en Auvergne, qui aura lieu le samedi 29 août, au lac d’Aubusson-d’Auvergne. Photo T.E.L.I concept 

La passion des sirènes, des princesses et des costumes, Laurianne Gallego l’a contractée toute petite. Et elle ne l’a jamais quittée. « J’ai toujours aimé cet univers-là. Quand j’étais petite, je jouais à la sirène dans la piscine de mes grands-parents, avec un brassard dégonflé pour faire la queue », sourit la jeune femme.

Devenue adulte, elle n’a pas pour autant remisé ses costumes, au point d’en faire son métier. Ou comment passer d’un rêve de petite fille à la réalité, mâtinée d’entrepreneuriat et de sport.

En tissu et silicone

Sa première nageoire date d’il y a 7 ans, à l’âge de 16 ans, « toute en tissu, réalisée par une copine créatrice », décrit-elle. Depuis, Laurianne en a ajouté une dizaine, dont une entièrement en silicone ou une autre en tissu dôtée d’une monopalme en silicone. « Lorsque je fais des performances terrestres, le tissu est plus léger », poursuit-elle. Car pour elle, il n’est plus simplement question de déguisement pour son seul plaisir. Habilleuse dans le monde du spectacle, elle a en effet lancé son entreprise spécialisée dans l’événementiel, voilà deux ans, qui propose notamment des animations avec des costumes de princesses et de sirène pour tous types d’événements (festival, anniversaires…).

Une vingtaine de sirènes et tritons attendus

Et l’engouement se vérifie, au point que Laurianne a perfectionné sa pratique du « mermaiding » (de mermaid, sirène en anglais ou l’art de nager en sirène) avec des entraînements dans les piscines de la région, la maîtrise de l’apnée ou sa participation au concours de Miss Mermaid France.

Pour la cinquième année, Laurianne baptisée « Princesse Kawaii », organise aussi une Rencontre sirène en Auvergne, qui aura lieu le samedi 29 août, au lac d’Aubusson-d’Auvergne. Une vingtaine de sirènes et leurs alter ego masculins, les tritons, sont attendus de toute la France. De quoi proposer, dès 10?h?30, des animations pour les participants (shooting photo, tournage d’un clip et nage en costume) comme pour le public, invité à suivre des cours sur le mermaiding.

Pratique sportive

Une pratique que Laurianne souhaite développer, elle qui fut la première à se faire sirène en Auvergne, en proposant des cours. Car elle insiste, notamment sur la dimension sportive de sa pratique, mêlant natation synchronisée, sport et apnée.

Le mermaiding ne se pratique pas n’importe comment. Il y a des apnées longues et répétées. On peut se blesser très vite

Sirène confirmée, elle, Laurianne ambitionne ainsi de former une nouvelle génération de nageuses, tout en bouclant aussi l’un de ses rêves : nager régulièrement en aquarium. Atypique pour une sirène… mais comme le sont les rêves d’enfant.

François Jaulhac
francois. jaulhac@centrefrance.com

https://www.lamontagne.fr/aubusson-d-auvergne-63120/actualites/une-vingtaine-de-sirenes-venues-de-toute-la-france-attendues-le-29-aout-au-lac-d-aubusson-d-auvergne-puy-de-dome_13825802/?fbclid=IwAR2pnLP9McMLNGDgZNtVDfeQch7ltDKxf0lMaUTgW3nDT8mlh6xhQeeZPks 

La balade vous tente ? Soit... Mais n'oubliez pas vos palmes, votre tuba et... votre masque !

Et merci à Hélène, grande amie d 'Ovide, d'avoir publié l'information...

vendredi 7 août 2020

Philémon et Baucis

Voici une fable des Métamorphoses qui finit bien. Si, si... Il y en a quelques-unes...

C'est la fable de Philémon et Baucis.

Elle raconte comment une couple de vieillards accorda un jour à Jupiter et Mercure, en tournée chez les mortels, une hospitalité que les autres leur refusaient. Malgré la faiblesse de leurs ressources, ils eurent à coeur de recevoir aussi généreusement que possible les deux étrangers dont ils ignoraient la nature divine.

Les dieux y furent sensibles et, tandis qu'ils engloutissaient sous l'eau la maison des autres habitants, ils transformaient en temple l'humble chaumière des vieillards, en leur demandant quel voeu ils souhaiteraient voir exaucer. "Etre les gardiens de ce temple", répondirent-ils en un touchant accord.

C'est donc à l'entretien du temple qu'il consacrèrent les dernières années de leur vie.

 
Quand la mort survint, l'un se transforma en chêne tandis que l'autre se métamorphosait en tilleul. Et c'est sous cette forme végétale qu'ils survécurent encore longtemps...

Si vous voulez retrouver les détails de la fable, rendez-vous sur le site https://www.legonium.com/baucis-et-philemon Le texte est en latin - très simple - et les illustrations vous feront remonter à vos années Lego...

Merci à Marie, une grande amie d'Ovide, de m'avoir signalé l'existence de ce site, et bravo aux concepteurs de ce très joli travail...

Et maintenant que vous avez lu la version statique, voici la version dynamique - autrement dit, la vidéo - de la même fable... Quelle inventivité !...