mardi 25 juillet 2017

Nouvelles Chambres

C'est ainsi que se nomme le bâtiment que je veux vous présenter aujourd'hui, Neue Kammern. Il s'agit de l'ancienne orangerie du château de Potsdam, transformée dans les années 1770 en appartements pour les invités du roi. Voici ce qu'ajoute le Guide Michelin, après avoir fait l'éloge de son mobilier rococo :
" La galerie d'Ovide est particulièrement remarquable, avec ses boiseries décorées de scènes des Métamorphoses ". Partons donc à la découverte...


Il s'agit, bien sûr, de la fable d'Apollon et Daphné ; je pense que vous l'aviez tous trouvé.
La fable suivante est à peine plus difficile à identifier...


Léda et le cygne, évidemment.
Celle-ci est moins facile...

Mais les indices sont clairs : une belle jeune fille, un jeune homme vigoureux, avec à ses pieds un monstre marin qu'il vient probablement d'occire : il ne peut s'agir que de la fable de Persée et Andromède.
Avez-vous remarqué que Persée tient dans son dos la tête de Méduse ? C'est au moins prudent de sa part : il ne faudrait pas que la belle Andromède croise involontairement le regard de la Gorgone et devienne de marbre...
La dernière m'embarrasse davantage. Jupiter est en haut, Cupidon en bas à droite ; en bas à gauche une femme tient un pan de sa robe comme pour y recueillir...
J'ai trouvé ! Et vous ?
Un dernier indice : il semblerait que le nuage situé au-dessus de Jupiter se répande en pluie...


La belle jeune fille alanguie est donc... Danaé, fécondée par la pluie d'or !


dimanche 23 juillet 2017

Le château de Sans-Souci

Saviez-vous que parmi les amis d'Ovide figurait une tête couronnée de tout premier rang ? Il s'agit de Frédéric II de Prusse. Certes, il est mort depuis 1786, mais cela ne lui ôte pas le goût profond qu'il avait pour les Métamorphoses. Nous en avons la preuve à divers endroits de sa résidence de Potsdam.
Tout d'abord, dans le château de Sans-Souci, où vous accueillent Apollon - du Belvédère - et sa chère soeur, Diane, ici chasseresse.




Nous retrouvons la mythologie dans le parc, sous forme de devinettes...


A qui appartient ce pied menu, où perlent encore les gouttes d'eau de la toilette ?


A Diane... Bravo, vous avez trouvé ! Mais j'espère que ce n'est pas vous qu'elle regarde de côté...
Et maintenant, trouverez-vous qui est en train de fixer des talonnières à ses chevilles ?


Mercure !


Décidément, vous êtes incollables...
Nous continuerons prochainement la visite de ce lieu enchanteur, et je mettrai encore votre perspicacité à l'épreuve.
Et si, en attendant, vous voulez faire la visite virtuelle des châteaux royaux de Potsdam, cliquez ici :
https://www.spsg.de/en/palaces-gardens/palaces-and-gardens-overview/
Bonne visite !

mardi 18 juillet 2017

La Granja de San Ildefonso

Après les azulejos du Portugal, je vous invite à découvrir le palais royal de la Granja de San Ildefonso, dans la province de Segovia. Ou plutôt ses jardins. Car vous m'avouerez que les jardins d'un beau palais sont souvent plus beaux que le beau palais lui-même. Comme le bâtiment, ils portent l'empreinte de celui qui les a conçus, mais, chose que le bâtiment ne peut vous offrir, ils vous mettent en communion directe avec une nature domestiquée et vivante.
Ici, le paysagiste René Carlier et le jardinier Etienne Boutelou ont conjugué leurs talents pour aménager "à la française" les 145 hectares du parc dont le roi Philippe V (1683-1746) voulait faire un petit Versailles.  Il faut dire que ce petit-fils de Louis XIV avait vécu à Versailles les dix-sept premières années de sa vie, avant de monter sur le trône d'Espagne.










vendredi 14 juillet 2017

D'un rond-point l'autre

En ce 14 juillet, je voulais faire un petit clin d'oeil à l'actualité.
Ce n'est évidemment pas le Rond-Point des Champs-Elysées, mais tout de même...


Si vous pouvez agrandir l'image, vous verrez que les panneaux indicateurs portent les destinations de Colomiers, où se trouvent plusieurs ateliers d'Airbus, et de Blagnac, l'aéroport de Toulouse.
Quelques objets semblent en orbite autour de la planète.
Quant à la sphère, elle est assez explicite pour que je n'aie pas besoin de la commenter.
Bref, le système jovien, ou presque, en miniature...

mercredi 12 juillet 2017

N'oublions pas Virgile...

Sans doute voudrez-vous faire suivre un peu de lecture dans vos balades estivales.
Je vous conseille aujourd'hui un ouvrage de Xavier Darcos, éminent ami d'Ovide, qui a publié voici quelques années un Ovide et la mort (PUF, 2009). Il s'agit de son dernier ouvrage, Virgile, notre vigie (Fayard, 2017).
Oui, vous avez bien lu ! C'est de Virgile qu'il est question...
Ovide, qui n'avait que vingt-quatre ans à sa mort, en 19 av., l'a peu connu. Il déclare dans les Tristes : "Je n'ai fait qu'entrevoir Virgile" (IV, 10, 51).
Quelle opinion avait-il de lui ? Je vous laisse en juger d'après le distique suivant :
" J'ai vénéré avec ferveur les poètes d'alors :
     Lorsque j'en voyais un, je croyais voir un dieu " (Tristes, IV, 10, 41-42).
Quoi qu'il en soit, la preuve est faite que je ne suis pas sectaire...


"L’œuvre poétique de Virgile, qui vécut au tournant du premier siècle de notre ère en Italie, a traversé les siècles et fasciné les plus grands esprits de l’histoire. Comment expliquer cette longévité ?
Outre le charme subtil et vibrant de sa langue, pourquoi ressentons-nous l’impression de nous ressourcer en lisant l’Enéide ou les Géorgiques ?
Sans doute parce que Virgile est une vigie pour notre époque tourmentée, comme le démontre Xavier Darcos avec érudition, générosité et finesse. En latiniste émérite, féru de poésie et connaisseur intime du monde antique, il nous donne à comprendre et à entendre cette œuvre majeure aux échos sonores et actuels : vivre en harmonie dans une nature magnifiée, ancrer la paix dans un récit fédérateur, trouver le sacré autour de nous, exalter les vertus chez l’homme et notamment la fides, ce sens de la loyauté si capital dans le monde romain.
En parcourant ce livre dense et alerte, on mesure à quel point lire Virgile aujourd’hui, loin d’être un passe-temps suranné, est sans doute un des moyens d’analyser les tumultes de notre temps et d’en percevoir les remèdes possibles."
Membre de l’Académie française et de l’Académie des sciences morales et politiques, universitaire et homme public, plusieurs fois ministre et ambassadeur, Xavier Darcos est l’auteur d’essais sur l’école, ainsi que de nombreuses publications consacrées à la poésie française, à l’histoire littéraire et à la latinité

 

jeudi 6 juillet 2017

Les Métamorphoses en azulejos

France Culture a rediffusé ces jours-ci la série de quatre émissions qu'Adèle van Reeth avait consacrées aux Métamorphoses d'Ovide dans ses Chemins de la philosophie. Or, entre la fin du mois de mars et cette semaine, il s'est écoulé assez de temps pour que la France ait un nouveau président, et pour que Jupiter soit remis au goût du jour... Ce qui me vaut la question pertinente - ou impertinente ? - d'un auditeur de l'émission consacrée à la lecture politique des Métamorphoses (https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-metamorphoses-dovide-24-un-texte-politique) : Emmanuel Macron est-il un avatar d'Auguste, lequel s'arrogea un pouvoir personnel sous couvert de protéger les institutions existantes ? Je laisse aujourd'hui la question en suspens...
Car mon intention n'est ni politique ni polémique mais touristique. Je voulais, au gré des prochains articles, vous suggérer quelques destinations permettant de découvrir telle ou telle oeuvre inspirée des Métamorphoses. Et pour commencer, une belle découverte, que j'ai faite récemment grâce à une universitaire portugaise, Ana Paula Rebelo Correia,  auteur d'une thèse sur Les images des Métamorphoses d'Ovide dans les azulejos portugais. Elle nous en offre ici quelques beaux exemples. Merci à cette amie d'Ovide !


Diane et Actéon. Palais Cabral. Lisbonne. Vers 1745.


 Persée et Andromède. Lisbonne. Palais Cabral. Vers 1745.


Pan et Syrinx. Palais Marquis de Tancos. Lisbonne. Début 18ème siècle.


 Rapt d'Europe. Palais marquis de Tancos. Début 18ème siècle.

Et si, dans vos voyages, vous tombez sur une oeuvre inspirée des Métamorphoses, n'hésitez pas à m'en adresser la photo avec votre commentaire. Je les publierai bien volontiers...