Prête à mourir, je ne verrai
donc pas les larmes d'une mère, et nul doigt ne me fermera les yeux ? Mon âme
infortunée s'envolera sous un ciel étranger, et une main amie ne parfumera pas
mes membres inanimés. Des oiseaux marins s'abattront sur mes ossements qu'on
n'aura pas inhumés. Est-ce donc cette sépulture qu'avaient méritée mes bienfaits
? Tu entreras dans le port de Cécrops. Quand tu seras reçu dans ta patrie, que,
de ta demeure élevée, tu verras la foule se presser pour t'entendre, que tu
auras pompeusement raconté la mort du monstre moitié taureau moitié homme,
comment tu as parcouru les routes sinueuses du palais souterrain, raconte aussi
que tu m'as abandonnée sur une plage solitaire : je ne dois pas être oubliée
parmi tes titres de gloire. Tu n'a point pour père Égée ni pour
mère Éthra, fille de Pitthée ; les rochers et la mer sont les auteurs de tes jours.
Traduction Théophile Baudement
Photo et montage Isabelle Jouteur copyright ©
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