Ou si des hommes cultivent et
habitent, ce lieu, je me défie d'eux. Mes malheurs m'ont trop appris à craindre
les étrangers. Plût au ciel qu'Androgée vécût, et que tu n'eusses pas expié,
terre de Cécrops, un meurtre impie par tes funérailles ! Que ton bras
cruel, armé d'une noueuse massue, n'eût pas, ô Thésée, immolé le monstre, homme
en partie, en partie taureau ! Que je n'eusse pas, pour diriger ton
retour, confié à tes mains un fil qu'elles attiraient vers toi !
Je ne m'étonne pas, au reste, que la victoire te soit
restée, et que le monstre ait teint de son sang la terre de Crète. Sa corne ne
pouvait percer un cœur de fer. Sans bouclier, ta poitrine suffisait pour ta
défense. Tu portais là le caillou, là le diamant, et tu es là Thésée, plus dur
que le caillou.
Traduction Théophile Baudement
Photo et montage Isabelle Jouteur copyright ©
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