samedi 30 janvier 2021

La Semele de John Eccles

On connaît bien la Semele de Haendel et assez bien celle de Marin Marais ; on connaît un peu moins celle d'Elisabeth Jacquet de la Guerre ; mais connaissiez-vous celle du compositeur anglais John Eccles (1668-1735) ? Moi pas...
J'ai comblé depuis peu cette lacune. Merci à Julian Perkins et à l'Academy of Ancient Music (https://www.aam.co.uk/)...

Éternel oublié de l’histoire de la musique anglaise, John Eccles (1668-1735) en est pourtant un des maillons les plus importants. Appartenant à une grande famille de musiciens, membre des « Vingt-quatre violons du roi », il consacra le meilleur de sa production à l’opéra. Son chef-d’œuvre, Semele, emprunte les innovations françaises et italiennes tout en conservant la spécificité propre aux conceptions anglaises.

Longtemps privée d’une édition moderne, la musique d’Eccles recommence à faire surface comme en témoigne cet enregistrement de concert de la reconstitution de sa Semele, captée en 2019 lors d’un concert donné à la chapelle du Trinity College de Cambridge, sous la direction et la réalisation de Julian Perkins, à la tête d’une douzaine d’excellents solistes et des forces conjointes de la Cambridge Handel Opera Company, du Cambridge Early Music et de l'Academy of Ancient Music.

Cette Semele est restée dans quelques mémoires grâce à son livret utilisé par Haendel pour son dernier oratorio en 1743. Quant à l’opéra d’Eccles, il a fallu attendre 1972, soit deux-cent cinquante années après sa création, pour le réentendre dans une version incomplète. Cette nouvelle version est une véritable révélation et l’on ne peut qu’être étonné d’un si long oubli. L’oeuvre, d’une grande beauté, alterne les ressorts de la comédie et de la tragédie en décrivant l’humanité face aux Dieux qui représentent les miroirs de ses propres passions. © François Hudry/Qobuz

 

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