Fanny est étudiante en Lettres classiques à l'université Toulouse - Jean Jaurès, et grande amie d'Ovide...
Et elle aime écrire. Jugez en plutôt...
Les visions sont
comme mes poèmes
Ces mêmes rêves
qui hantent mes nuits. Ces mêmes lettres inscrites sur un bloc de pierre.
Lettres nues, minces et serrées les unes contre les autres. Elles ont la forme
des barreaux de ma prison prochaine.
Hélas ! Je suis déjà enfermé entre la mer et les barbares.
Mais le barbare, ici, c’est moi. Le seul Romain présent sur cette terre. Le seul homme qui parle latin et écrit en latin.
Mon regard scrute la mer aussi noire que mes espoirs et ma vocation perdus. La nuit, elle est si sombre qu’elle semble renfermer des divinités et des monstres étranges. Ils ont peuplé mes cauchemars et mes poèmes.
Ô combien de fois, j’ai espéré voir au loin des navires qui viendraient me chercher !
J’ai tant et si bien espéré, que je suis parfois pris de visions.
Des hommes surgissant des profondeurs viennent me toucher l’épaule et me demandent de les suivre. J’emprunte le même chemin qu’ils ont choisi pour arriver jusqu’ici. Les eaux m’enlacent dans leurs bras. Les reflets de la mer sont d’une pâleur spectrale. Je découvre le monde de Neptune. Je suis cerné par un brouillard sous-marin qui m’empêcherait de trouver mon chemin si je n’étais pas guidé par les serviteurs du dieu.
Les visions sont comme mes poèmes. Elles se métamorphosent et prennent tour à tour des formes nouvelles.
Des hommes surgissant des profondeurs viennent me toucher l’épaule et me demandent de les suivre. J’emprunte le même chemin qu’ils ont choisi pour arriver jusqu’ici. J’entre dans une grotte qui me mène dans les entrailles de la terre. Les pierres incrustées me renvoient leurs éclats d’une pâleur spectrale. Je découvre le monde de Pluton. Je suis cerné par les abîmes qui m’entraîneraient dans une chute sans fin si je n’étais pas guidé par les serviteurs du dieu.
Les visions sont comme mes poèmes. Elles renferment des échos où réécritures riment avec création et chevelure.
Des hommes surgissant des profondeurs viennent me toucher l’épaule et me demandent de les suivre. J’emprunte le même chemin qu’ils ont choisi pour arriver jusqu’ici. J’attache autour de mes reins les ailes de Persée qui me mènent au-delà des cieux. Les nuages envoient des éclairs qui zèbrent le ciel d’une pâleur spectrale. Je découvre le monde de Jupiter. Je suis cerné par les jambes d’Atlas qui m’écraseraient si je n’étais pas guidé par les serviteurs du dieu.
Les visions sont comme mes poèmes. Elles font apparaître devant mes yeux ma bien-aimée, ma Fabia adorée.
Je la vois qui m’attend au palier de notre porte. Comme moi, moi qui ai attendu auprès de sa porte, faisant résonner contre elle ma plainte de poète éploré !
Je sens encore cette plainte monter en moi. Mais malgré l’espace infini que m’offrent les eaux, la terre et les cieux, elle ne parvient pas à sortir de Tomis, cette terre qui m’a accueilli entre ses barreaux ! Elle ne parvient pas à atteindre Auguste, un dieu qui n’a pas daigné entendre son serviteur !
Hélas ! Je suis déjà enfermé entre la mer et les barbares.
Mais le barbare, ici, c’est moi. Le seul Romain présent sur cette terre. Le seul homme qui parle latin et écrit en latin.
Mon regard scrute la mer aussi noire que mes espoirs et ma vocation perdus. La nuit, elle est si sombre qu’elle semble renfermer des divinités et des monstres étranges. Ils ont peuplé mes cauchemars et mes poèmes.
Ô combien de fois, j’ai espéré voir au loin des navires qui viendraient me chercher !
J’ai tant et si bien espéré, que je suis parfois pris de visions.
Des hommes surgissant des profondeurs viennent me toucher l’épaule et me demandent de les suivre. J’emprunte le même chemin qu’ils ont choisi pour arriver jusqu’ici. Les eaux m’enlacent dans leurs bras. Les reflets de la mer sont d’une pâleur spectrale. Je découvre le monde de Neptune. Je suis cerné par un brouillard sous-marin qui m’empêcherait de trouver mon chemin si je n’étais pas guidé par les serviteurs du dieu.
Les visions sont comme mes poèmes. Elles se métamorphosent et prennent tour à tour des formes nouvelles.
Des hommes surgissant des profondeurs viennent me toucher l’épaule et me demandent de les suivre. J’emprunte le même chemin qu’ils ont choisi pour arriver jusqu’ici. J’entre dans une grotte qui me mène dans les entrailles de la terre. Les pierres incrustées me renvoient leurs éclats d’une pâleur spectrale. Je découvre le monde de Pluton. Je suis cerné par les abîmes qui m’entraîneraient dans une chute sans fin si je n’étais pas guidé par les serviteurs du dieu.
Les visions sont comme mes poèmes. Elles renferment des échos où réécritures riment avec création et chevelure.
Des hommes surgissant des profondeurs viennent me toucher l’épaule et me demandent de les suivre. J’emprunte le même chemin qu’ils ont choisi pour arriver jusqu’ici. J’attache autour de mes reins les ailes de Persée qui me mènent au-delà des cieux. Les nuages envoient des éclairs qui zèbrent le ciel d’une pâleur spectrale. Je découvre le monde de Jupiter. Je suis cerné par les jambes d’Atlas qui m’écraseraient si je n’étais pas guidé par les serviteurs du dieu.
Les visions sont comme mes poèmes. Elles font apparaître devant mes yeux ma bien-aimée, ma Fabia adorée.
Je la vois qui m’attend au palier de notre porte. Comme moi, moi qui ai attendu auprès de sa porte, faisant résonner contre elle ma plainte de poète éploré !
Je sens encore cette plainte monter en moi. Mais malgré l’espace infini que m’offrent les eaux, la terre et les cieux, elle ne parvient pas à sortir de Tomis, cette terre qui m’a accueilli entre ses barreaux ! Elle ne parvient pas à atteindre Auguste, un dieu qui n’a pas daigné entendre son serviteur !
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C'est pourquoi je vous invite à vous rendre sur le site de Short edition et à voter pour le texte de Fanny : il est en finale du concours d'écriture de textes brefs "La Matinale en cavale" et peut remporter le prix du Public si nous l'y aidons...
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