Deux artistes qui en sont originaires exposent leurs oeuvres au musée Saint-Raymond.
Xu Chen a réalisé une sculpture, faite de deux statues assemblées par le cou...
Aphrodite holding her drapery & Boldhissatava
Série Eternity, fibre de verre, béton, poudre de marbre
2016
L'un est blanche, l'autre grise, l'une drapée, l'autre nue, l'une dynamique, l'autre statique, l'une est une divinité grecque - Aphrodite - l'autre orientale - Bouddha, l'une a les pieds sur terre, l'autre a les pieds au ciel... Autant dire qu'elles s'opposent... Et c'est bien ce que l'artiste a voulu dire, si l'on en croit Anne Dattier : " Selon l'artiste, les contacts entre les cultures occidentales et asiatiques s'apparentent plus à une guerre (culture war) qu'à des échanges culturels. L'Antiquité gréco-romaine, facilement identifiable, permet de représenter le choc des civilisations lorsqu'elle se confronte à des oeuvres orientales".
La guerre en question n'est donc pas que commerciale...
A l'inverse, l'artiste coréenne Meekyoung Shin s'attache au contraire à montrer que l'occident antique peut inspirer l'orient contemporain. Pour cela, elle réalise un moulage d'une statue grecque (à proprement parler, d'une Korè), et le réalise en savon coloré - si, si - pour que cette matière hautement périssable suggère le paradoxe de la transmission des oeuvres, à la fois capables de traverser les siècles, et menacées de disparition.
Statue de la série Translation
Savon
2011
Il faut dire que Meekyoung Shin est à ce point sensible au thème de la transmission qu'elle a intitulé la série dont la korè est extraite Translation. Les partisans de la mondialisation s'y retrouveront, comme ses adversaires ont dû se retrouver dans Aphrodite holding her drapery & Boldhissatava de Xu Chen...
Voilà... La balade est terminée...
Ou plutôt, qu'elle commence, si vous avez l'occasion de vous rendre au musée Saint-Raymond d'ici le 22 septembre et de visiter une exposition dont je ne vous ai fait découvrir que quelques aspects...
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