samedi 24 novembre 2018

D'un château l'autre (V)...

Les dernières salles du château Bertier, que le collectif d'artistes Artuel a investi à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine, permettaient de rencontrer de nouvelles figures mythologiques - et métamorphiques...

La salle la plus fréquentée par les araignées avait tout naturellement été choisie par trois plasticiennes, Anne Richaud, Annie Fabre et Mireille Medioni-Nirman, pour y installer leur version de la terrible compétition de tissage qui opposa une déesse, Minerve, et une mortelle, Arachné. Ici, Minerve châtie la tisserande présomptueuse qui avait osé la défier...


Là, Arachné succombe au châtiment de la déesse, et déjà apparaissent les pattes qui caractériseront bientôt l'araignée qu'elle est en train de devenir...



L'ancienne salle d'arme du château devait, bien sûr, accueillir le mieux armé des dieux, celui qui détient la foudre : Jupiter.
Mais Anne-Marie Sanchez (peintre et plasticienne) et Corinne Panziera Turlais (photographe) avaient choisi non pas de célébrer le dieu tout puissant mais de représenter - de dénoncer ? - le dieu plein de faiblesse, qui ne peut pas résister au charme des mortelles...
Celle qui, aujourd'hui, a l'honneur d'être sa victime se nomme Io. Pour dissimuler à Junon son infidélité, Jupiter enveloppe sa maîtresse d'un épais nuage et, lorsque le nuage se dissipe, la belle jeune fille a été transformée... en génisse blanche.

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L'épouse de Jupiter, comprenant le subterfuge, demande à son divin mari de lui offrir la belle bête, ce qu'il ne peut lui refuser. Io est alors placée sous la surveillance du plus efficace des gardiens, Argus aux cent yeux, dont les regards sont toujours en éveil.
Mais Jupiter ne tarde pas à libérer Io : Mercure, l'exécuteur des basses oeuvres de son père, se charge de faire disparaître son gardien. Io s'échappe et Junon recueille les cent yeux d'Argus, qu'elle dispose sur les plumes blanches de son oiseau emblématique, le paon. Désormais, la queue du paon sera ocellée, c'est-à-dire constellée des yeux d'Argus...


A sa façon, Corinne Panziera Turlais document la fable...






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