dimanche 25 novembre 2018

D'un château l'autre (VI)...

Après Jupiter, Orphée. Après le plus grand des dieux, le plus grand des poètes...
Ses chants, on le sait, étaient si beaux qu'il parvenaient à attendrir les animaux sauvages. Rien de surprenant, donc, à ce qu'un redoutable bestiaire tapisse les murs du salon de musique...



Corinne Panziera Turlais, photographe

Aujourd'hui, Orphée chante une tragique histoire d'amour, celle de Myrrha et de Cinyras...
Cette fois-ci, ce ne sont pas les parents qui font obstacle, c'est le tabou de l'inceste :  Myrrha est amoureuse de Cinyras, son père...
Mais cet obstacle ne suffit pas à l'empêcher de s'unir à lui : elle porte en son sein un enfant de son père.
Lorsque Cinyras découvre que sa mystérieuse maîtresse - Myrrha le rencontrait dans l'obscurité la plus totale - n'est autre que sa fille, il s'apprête à transpercer celle-ci de son épée.
Myrrha s'enfuit, erre pendant neuf mois et lorsque la fatigue de l'errance ajoutée à celle de la grossesse ont raison de ses forces, elle s'abandonne au bon vouloir des dieux, qu'elle supplie de la métamorphoser. Ceux-ci, émus par sa souffrance, font d'elle un arbre à myrrhe. Et les larmes de Myrrha, qui regrette sa faute, ne cessent pas de s'écouler sous la forme de gouttes de myrrhe...
Quant à l'enfant à naître, il voit le jour en fendant l'écorce.
Il causera des ravages dans le coeur de Vénus : c'est le bel Adonis...

Laure Mavel, céramiste
 
Autour du bois de myrrhiers frémissent les feuilles et les couleurs de la forêt imaginée par Anne-Marie Sanchez...



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