Haute de près de dix-huit mètres, cette sculpture monumentale dépourvue de tête, est une copie d'un plus petit bronze retrouvé dans l'épave.
Sa découverte a résolu un mystère archéologique : en 1932, une tête en bronze aux traits de saurien est retrouvée dans le Tigre. Dotée d'une mâchoire béante et de grands yeux bulbeux, la tête fut initialement identifiée comme celle de Pazuzu, "le roi babylonien des démons du vent". L'exhumation du corps de la sculpture a remis en question cette assertion en révélant l'absence des attributs habituels de Pazuzu : ailes, queue de scorpion et pénis à tête de serpent.
Créatures primitives complexes, les démons mésopotamiens habitaient des royaumes au croisement des l'homme, de l'animal et des divinités. Incarnant une réponse transgressive à des structures sociales rigides, ces êtres hybrides pouvaient être apotropaïques, bienveillants ou malfaisants.
L'hypothèse selon laquelle le bol que tient le démon serait un récipient pour récolter le sang humain correspond à une interprétation contemporaine des démons en tant qu'êtres universels destructeurs. Il est plus probable que cette figure ait été le gardien de la demeure d'un membre de l'élite locale.
Cette sculpture endommagée d'Hermaphrodite, dieu à deux sexes, est présentée à côté d'une copie contemporaine de musée et d'une version avant restauration, incrustée de coraux.
Cet Hermaphrodite grandeur nature adopte une posture contrapposto (déhanchement) qui accentue les courbes idéales de son corps. L'équilibre maintenu entre les forces contraires, et pourtant complémentaires, illustre la pureté associée par les Anciens à l'androgynie. Ainsi, dans le Banquet de Platon, Aristophane décrit un troisième genre, alliance de masculin et de féminin, plus fort "en force et en vigueur" que les deux autres sexes.
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