Eh oui ! C’est un 20 mars qu’est né Ovide – Naso, pour les amis…
C’est aussi, chose extraordinaire, l'anniversaire de son frère, d’un an plus âgé que lui. Voilà pourquoi Ovide peut écrire dans une élégie des Tristes :
La même étoile brillait le jour de notre naissance
Et l’on fêtait par deux gâteaux la même date.
Il précise :
Des cinq jours consacrés à Minerve, porteuse d’armes,
C’est le premier où coule le sang des combats.
Comme les jeux consacrés à Minerve étaient célébrés du 19 au 23 mars et que les combats de gladiateurs commençaient le deuxième jour, Ovide est bien né un 20 mars, le 20 mars 43 avant J.-C.
Que lui offrir ?
A chacun de trouver – une amicale pensée pouvant aussi faire l’affaire…
Pour moi, ce sera la traduction d’une élégie des Tristes, dans laquelle il évoque douloureusement le retour de ce jour pendant ses années d’exil à Tomes, sur le territoire de l’actuelle Roumanie.
Et pour vous ?...
Voici que revient, fidèlement, mon anniversaire ;
Jour superflu : à quoi m’a-t-il servi de naître ?
Pourquoi, cruel, te rajouter à mes tristes années
D’exil ? Tu aurais dû y mettre fin. Si tu
Te souciais de moi, si tu avais quelque scrupule,
Tu ne me suivrais pas en dehors de ma patrie ;
Là où tu m’as connu, hélas, premier anniversaire,
Tu aurais essayé d’être aussi le dernier ;
En me quittant, tu m’aurais dit, à Rome, toi aussi,
Un triste adieu, comme le firent mes amis.
As-tu à affaire ici ? César t’a-t-il, dans sa colère,
Envoyé toi aussi près du cercle polaire ?
Sans doute comptes-tu être honoré comme il se doit :
Qu’un habit blanc soit attaché à mes épaules,
Qu’on entoure l’autel fumant de couronnes de fleurs,
Que dans le feu sacré des grains d’encens crépitent,
Que j’offre les gâteaux qu’on offre un jour d’anniversaire,
Que je récite comme il faut les orémus ?
Ni mes dispositions ni les circonstances présentes
Ne me laissent goûter la joie de ton retour.
Il me faut un autel funéraire, avec un cyprès
Funèbre, ainsi qu’une flamme pour mon bûcher.
Pas d’encens, auquel les dieux se montreraient insensibles,
Rien à dire de bon dans de si grands malheurs.
Si toutefois je dois formuler un vœu en ce jour,
Je t’en prie, ne reviens plus jamais par ici,
Tant que cette région du bout du monde, ou presque, me
Retient – ce Pont-Euxin, qui porte mal son nom.
D’après Ovide, Tristes, III, 13.
Et puisque nous fêtons aussi aujourd’hui l’arrivée du printemps, je vous invite à écouter un bucolique air de flûte roumain qui s’intitule, comme il se doit, Primavara…
1 commentaire:
Bon anniversaire Naso, nous te souhaitons de belles siestes au paradis des poètes avec ta chère et tendre Corinne. Tes amis fidèles Bénédicte et Lorenzo
Enregistrer un commentaire