Éternel oublié de l’histoire de la musique anglaise, John Eccles
(1668-1735) en est pourtant un des maillons les plus importants.
Appartenant à une grande famille de musiciens, membre des « Vingt-quatre
violons du roi », il consacra le meilleur de sa production à l’opéra.
Son chef-d’œuvre, Semele, emprunte les innovations françaises et italiennes tout en conservant la spécificité propre aux conceptions anglaises.
Longtemps privée d’une édition moderne, la musique d’Eccles recommence à
faire surface comme en témoigne cet enregistrement de concert de la
reconstitution de sa Semele, captée en 2019 lors d’un concert
donné à la chapelle du Trinity College de Cambridge, sous la direction
et la réalisation de Julian Perkins, à la tête d’une douzaine
d’excellents solistes et des forces conjointes de la Cambridge Handel
Opera Company, du Cambridge Early Music et de l'Academy of Ancient
Music.
Cette Semele est restée dans quelques mémoires
grâce à son livret utilisé par Haendel pour son dernier oratorio en
1743. Quant à l’opéra d’Eccles, il a fallu attendre 1972, soit deux-cent
cinquante années après sa création, pour le réentendre dans une version
incomplète. Cette nouvelle version est une véritable révélation et l’on
ne peut qu’être étonné d’un si long oubli. L’oeuvre, d’une grande
beauté, alterne les ressorts de la comédie et de la tragédie en
décrivant l’humanité face aux Dieux qui représentent les miroirs de ses
propres passions. © François Hudry/Qobuz
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