Qui l'eût cru ? La terrible histoire de Clytie aurait pour théâtre non pas le lointain Orient, comme l'écrit Ovide, mais les doux coteaux de la proche Lomagne...
Regardez la nymphe, entourée de ses soeurs, toutes métamorphosées en tournesol...
Voyez comme sa tête est lourde, comme elle l'incline pesamment vers le sol...
Elle qui passait ses journées à suivre des yeux la course de Phébus, le dieu Soleil, dans son char de lumière, elle lui tourne désormais le dos...
C'est qu'elle a trop souffert par lui. Rappelez-vous...
Le Soleil l'avait aimée puis s'était détourné d'elle au profit de la belle Leucothoé. Espérant retrouver son amant une fois sa rivale évincée, Clytie révèle à Orchamus, le père de Leucothoé, que sa fille s'est unie à Phébus. Le père punit sa fille en l'enterrant vivante, punition d'autant plus injuste que Leucothoé avait subi le viol du Soleil...
Le Soleil l'avait aimée puis s'était détourné d'elle au profit de la belle Leucothoé. Espérant retrouver son amant une fois sa rivale évincée, Clytie révèle à Orchamus, le père de Leucothoé, que sa fille s'est unie à Phébus. Le père punit sa fille en l'enterrant vivante, punition d'autant plus injuste que Leucothoé avait subi le viol du Soleil...
Mais la disparition de sa rivale ne permet pas à Clytie de retrouver l'amour de Phébus : il continue à parcourir le ciel sur son char, plein de ressentiment pour la nymphe... Voilà pourquoi elle se consume, se dessèche, se réduit à l'état de tige dure, voit ses bras devenir feuilles fanées. Elle finit par implorer les dieux de la délivrer de son triste sort...
Mais, que vois-je ?...
Ne serait-ce pas Phébus en personne qui approche sur son char et dans un nuage de fumée - ou de poussière ?
Celui dont l'infidélité t'avait fait mourir une première fois, Clytie, va exaucer ta prière et te soustraire à ton insupportable souffrance. Tu rejoindras ainsi dans la mort la longue cohorte des amantes malheureuses...
Phébus t'a prise dans ses bras...
Phébus t'a prise dans ses bras...
T'a soulevée avec délicatesse...
Sans parvenir à retirer de ton coeur, aujourd'hui desséché mais naguère encore saignant, la flèche cruelle qu'y avait plantée Cupidon...
Repose en paix, Clytie, et puisse ta triste fin détourner tes jeunes compagnes des amours inaccessibles...
PS : Merci à Jean-Jacques, agriculteur à Lachapelle, qui m'a accueilli à bord de sa moissonneuse...
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