Une journée d'études sur 'le désir de métamorphose' est annoncée pour le 22 octobre 2020. Elle aura lieu à l'université Toulouse II - Jean Jaurès, et elle est organisée par Corinne Bonnet, professeure d'histoire grecque à l'UT2J et Cristina Noacco, maître de conférences de littérature française médiévale à l'UT2J. Voici l'appel à communication qu'elles ont lancé :
Journée d’études ELH-ERASME
22 octobre 2020
Université de Toulouse 2 Jean Jaurès
Le désir de
métamorphose
Appel à communication
Depuis l’Antiquité et jusqu’à l’époque
contemporaine, l’homme s’est toujours interrogé sur les limites de sa nature et
sur la possibilité de les repousser. À travers les langages les plus différents
(philosophique, religieux, médical, littéraire, musical, scientifique,
historiographique…), il a tenté de représenter ou de s’attribuer le pouvoir de
métamorphose sur la nature, sur autrui et sur lui-même. La supposition d’un
état originaire de l’homme comprenant toute les formes de l’Être, le pouvoir de
transformation qu’il a reconnu aux dieux gréco-romains, les nouvelles formes de
vie après la mort dans lesquelles il a cru, la pierre philosophale qu’il a
tenté de produire, ainsi que les transformations du corps qu’il a produites par
des opérations chirurgicales et celles des corps sociaux également produites
par les passions humaines n’en sont que quelques exemples, rattachés respectivement
aux domaines de la philosophie, de la mythologie, de la religion, de l’alchimie,
de la chirurgie et de l’histoire sociale.
Les tentatives par l’homme d’augmenter son emprise
sur la matière n’ont donc pas été seulement de l’ordre de la représentation
(mentale, littéraire, iconographique ou musicale) : à travers ses
connaissances et ses techniques (pré)scientifiques, il a apporté des
modifications concrètes sur la forme de la nature et sur les caractéristiques
de la matière (de même que le forgeron, en chauffant le fer, en modifie la
qualité de la dureté, avant même de lui attribuer une forme nouvelle). L’aventure
scientifique de l’homme pour la conquête du pouvoir de métamorphose va donc de
pair avec le rêve de s’élever en tant que démiurge maîtrisant la matière et ses
lois naturelles.
Faire tomber les barrières entre le Moi, autrui et
la nature, briser les règles de rattachement des êtres à leur espèce et à leur
règne naturel, pouvoir collaborer avec Dieu, voire se substituer à lui, dans la
re-création du monde et dans son amendement : telle est la nature du désir
de métamorphose que cette enquête se propose d’analyser, à travers des études
qui, par des approches et dans des domaines différents, tiennent compte des
limites de la nature humaine et du constat regretté de sa finitude.
La métamorphose, telle qu’elle sera considérée
dans cette enquête, désigne le passage, durable ou transitoire, d’une forme à
une autre, d’un corps à un autre, soit qu’il représente un changement de
l’apparence extérieure, soit qu’il rende visible les caractères de l’essence
propre au corps. Autrement dit, il peut y avoir une métamorphose accidentelle,
des apparences, et une métamorphose ontologique, de l’être.
Les contributions de cette journée d’études tenteront
de réfléchir aux différentes formes et techniques de représentation et de
production de la métamorphose, de l’Antiquité à nos jours, non seulement à
travers une approche scientifique, historique et anthropologique, mais également
à travers l’interprétation de la représentation littéraire, symbolique et
artistique qui en a été donnée au fil des siècles. Les études théoriques se
conjugueront avec les contributions plus spécifiques consacrées aux images que
la philosophie, la religion, l’histoire, la littérature, le folklore, les arts
figuratifs et la musique ont proposées afin d’illustrer la métamorphose. La
réflexion pourra également porter sur la terminologie utilisée pour définir la
métamorphose et pour la distinguer de ses concepts avoisinants (anamorphose,
catabase, travestissement, variation, mutation…).
Ce projet s’inscrit dans le
prolongement d’une enquête menée par Véronique Adam
et Cristina Noacco sur La métamorphose et ses métamorphoses dans
les littératures européennes. Histoire d’un décentrement (colloque dont les
actes ont paru aux Presses du Centre universitaire Champollion, Albi, 2010). L’appel
à communication est ouvert aux
membres des trois composantes du laboratoire PLH (Patrimoine, Littérature,
Histoire) de l’Université de Toulouse 2 Jean-Jaurès, ainsi qu’aux
enseignants-chercheurs des autres composantes de l’UT2J et d’autres universités. Un prolongement de cette journée d’études sera envisagé
en 2022 ou en 2023 par l’organisation d’un colloque. Les actes des deux
manifestations seront alors réunis dans une seule publication.
Si vous êtes intéressé à participer à cette
journée d’études, nous vous remercions de nous transmettre, pour le 31 mars 2020, un titre et un bref
résumé de votre article.
Avec nos remerciements anticipés.
Les responsables du projet
Corinne Bonnet, PR d’Histoire grecque, PLH/ERASME, UT2J, corinne.bonnet@univ-tlse2.fr
Cristina Noacco, MCF de Litt. française médiévale, PLH/ELH, UT2J, cnoacco@yahoo.fr
Que celles et ceux qui éprouvent un désir de 'désir de métamorphose' se fassent connaître...
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