Métamorphoses
Salles permanentes
10 mai 2019
- 16 février 2020
Musée d’art et d’histoire
L’ouvrage parangon d’Ovide Les Métamorphoses
constitue un riche sujet pour une présentation thématique des
collections beaux-arts en lien avec l’Antiquité. Ce long poème imprègne
profondément la culture occidentale, tant au niveau littéraire
qu’iconographique, mais il invite aussi à interroger le processus
créatif.
Plusieurs thèmes seront abordés dans la salle 15 à travers les œuvres
des collections, de l’art ancien à l’art contemporain : le monde en
création et en constante mutation ; le désir comme origine des
métamorphoses ; la métamorphose comme « entre-deux » qui, comme l’art,
remodèle indéfiniment l’espace et le temps. Centrée sur la fortune
d’Ovide à l’âge moderne, la salle 23 accueillera un ensemble de gravures
des XVIe et XVIIe siècles donnant à voir la richesse des inventions formelles et des interprétations morales et philosophiques suscitée par les Métamorphoses.
Métamorphoses
Dans le cadre de la Saison Antique, le MAH propose une présentation autour du célèbre texte d’Ovide.
À l’étage des Beaux-Arts, les
chefs-d’œuvre de Ferdinand Hodler ont retrouvé leur place au sein du
nouvel accrochage des collections modernes, après l’étape bernoise de
l’exposition Hodler//Parallélisme.
Dans cette salle «revisitée», les paysages du peintre suisse sont mis
en regard de ses grandes compositions symboliques. Les salles 15 et 23,
désormais réservées à des accrochages temporaires d’œuvres des
collections d’arts plastiques, font écho à la Saison antique avec une présentation consacrée à la riche postérité visuelle d’un des chefs-d’œuvre de la littérature antique, les Métamorphoses d’Ovide.
«Je me propose de dire les métamorphoses des formes en des corps nouveaux.» Par cette formule concise, Ovide ouvre l’ample poème épique des Métamorphoses, dont les quelque douze mille vers, composés au Ier siècle
après J.-C., relatent l’histoire mythique du monde, du chaos originel à
l’apothéose de Jules César et au principat d’Auguste. Plus de
deux-cent-trente récits tissent un entrelacs fascinant et complexe, dans
lequel prolifèrent les lieux, les temporalités et les transformations
diverses subies par les protagonistes. Le poème reflète un monde où la
métamorphose, au-delà de sa fonction poétique, se révèle comme le
principe même qui régit l’univers: «Tout change, rien ne périt.»
Mutations stellaires, végétales, minérales et animales, Ovide excelle
dans la narration de ces transitions d’une inépuisable variété.
Métamorphoses «métamorphosées»:
à l’image des formes sans cesse changeantes du poème, les
interprétations plastiques de l’œuvre d’Ovide n’ont cessé de se
renouveler, multipliant les variantes iconographiques. Par le nombre de
ses éditions, souvent illustrées, et de ses réécritures, traductions et
commentaires, sources de nouvelles interprétations, cet inépuisable
réservoir de sujets mythologiques a en effet connu une postérité
extraordinaire, de l’Antiquité à nos jours. Au sein de ce corpus visuel
abondant, la sélection d’œuvres de la collection du MAH présentées en
salle 15 s’attache à mettre en valeur plusieurs thématiques: le monde en
création et en constante mutation; la figure de Bacchus, dieu par
excellence des transformations; le désir et la violence, au cœur des
transfigurations; la temporalité fugace de la métamorphose.
Réservée aux arts graphiques, la salle 23 se concentre sur un ensemble de gravures des XVIe et XVIIe
siècles, dues pour la plupart au génie inventif du peintre, dessinateur
et graveur Hendrick Goltzius (1558-1617). Ses compositions foisonnantes
et savamment élaborées dévoilent un corps humain en constante
transformation. De manière complémentaire, les deux volets de cet
accrochage rendent manifeste la complexité des relations entre
représentation visuelle et littéraire, image fixe et mouvante du mythe.
Ce texte est tiré du MAHG, magazine du Musée d’art et d’histoire, paru en janvier 2019.
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