samedi 19 janvier 2019

J-3

Effectivement, chers amis d'Ovide, nous sommes à J-3...
Mais au fait, à J-3 de quoi ?...
Du concert-lecture qui aura lieu mardi prochain, 22 janvier, à 20h, à Toulouse, à l'auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines.
De la musique, donc, interprétée par des élèves du conservatoire à rayonnement régional de Toulouse... Celle de G. Enesco, G. Ligeti, C. Porumbescu, B. Bartok, compositeurs roumains ou influencés par les sonorités roumaines. Mais aussi de B. Martinu et de F. Schubert. Vous aurez donc compris que le double fil conducteur de la soirée serait l'exil et la Roumanie...
La Roumanie de l'époque moderne, qu'a photographiée le collectif Vertige lors de son séjour à Constanţa en avril 2017...

                                                                                                                              © Joël Arpaillange

Mais aussi celle d'Ovide... Car nous écouterons des extraits des Tristesses, son premier recueil de lettres d'exil. Ils seront lus par des élèves des classes préparatoires aux grandes écoles littéraires et des élèves primo-arrivants du lycée Saint-Sernin. Ceux-ci n'apprennent donc la langue de Molière que depuis qu'ils sont scolarisés en France, depuis le mois de septembre dernier. Jusqu'alors, ils n'avaient parlé que leur langue maternelle : le roumain, le créole, l'italien, l'anglais, le twi, le bengali, le hindi, le géorgien, le kabyle, le turc, le vietnamien, l'arabe, l'espagnol, le catalan, l'ewe ! Mardi, ils liront Ovide en français et dans leur langue maternelle... Et quand ils nous diront, en français puis en hindi, en arabe ou en géorgien "Le barbare, ici, c'est moi..." (Tristesses, V, 10, 37), ce que disait Ovide au milieu des Gètes, nous serons un peu perdus... Qui sont les civilisés ? Qui sont les barbares ? Tout civilisé n'a-t-il pas son barbare ? Tout barbare n'a-t-il pas sa civilisation ?... Telles-sont les questions que nous pourrons nous poser, ou plutôt que nous posera, je l'espère, ce concert-lecture, sans nous demander de répondre autrement qu'en reprenant comme en refrain "Le barbare, ici, c'est moi...". Qu'en proclamant haut et fort que ce qui nous préserve le plus efficacement de la barbarie, c'est le partage de la culture, c'est la reconnaissance par chacun de l'humanité qui est en l'autre.
A tout cela s'ajouteront des compositions d'élèves de la classe de musique électro-acoustique, des improvisations musicales et, tout de même, un peu de latin...
L'entrée est libre ; j'espère vous y retrouver nombreux...

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