Où nous retrouvons un satyre, ou pour mieux dire un satyreau, occupé à soutenir une console,
et à se régaler de belles grappes de raisin... Notez la coupe, dans la main gauche ; c'est ce que l'on appelle un circuit court, directement du produit brut au produit élaboré - et du producteur au consommateur...
A quelques pas de là se déroule une scène bien plus grave : il s'agit d'un enlèvement...
Celui de Proserpine par Pluton, comme toujours... Le contraste est saisissant entre la masse solidement fixée au sol du dieu des Enfers, et la légèreté dynamique de la jeune déesse, tout aérienne - plus pour longtemps... J'oubliais l'auteur : Francesco Maria Schiaffino (1688-1763).
Vous en redemandez ? En revoici...
Sous le pinceau de Valerio Castello (1624-1659). Rien de grave, ici - je veux dire rien de pesant... Deux Cupidons se sont ligués pour régler son sort au dieu des Enfers, et par voie de conséquence, à Proserpine. On croirait lire la page qu'Ovide consacre à cette fable...
Non loin des murailles d’Henna, il est un
lac aux eaux
Profondes ; on le nomme Pergos. Le cours
du Caÿstros
N’entend pas résonner davantage de chants
de cygnes ;
La forêt, tout autour, couronne ses eaux de
feuillage
Et, comme un voile, les protège des feux
de Phébus.
Il fait frais sous ses branches, et un
tapis de mille fleurs
Recouvre la terre humide ; c’est un
éternel printemps.
Dans ce bois joue Proserpine : elle
cueille des violettes,
Des lis blancs, dont elle emplit, dans son
ardeur juvénile,
Sa corbeille et sa robe — ses amies, elle
veut les gagner...
Pluton, presque à la fois, la vit, l’aima
et la ravit
— L’amour est impatient... La déesse a
peur ; elle crie
Tristement pour appeler ses compagnes et
sa mère
— Surtout sa mère ; et comme sa tunique
est déchirée
Depuis le haut, ses pans flottent et son
bouquet s’échappe...
Quelle ingénuité il y avait dans l’enfant
qu’elle était :
Cette perte elle aussi a fait souffrir la
jeune fille.
Le ravisseur lance son char, exhorte ses
chevaux,
Appelant chacun par son nom, agite sur
leur col
Et leur crinière les rênes imprégnées de
rouille brune.
Il traverse le lac profond, les marais des
Paliques
Dont les eaux sulfureuses sortent de terre
en bouillonnant,
Et passe où les Bacchiades, issus de
Corinthe aux deux mers,
Ont élevé leurs murs entre un grand port
et un petit.
Métamorphoses, V, 385-408
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire