Nouvelle métamorphose des Métamorphoses, celle que propose (a proposé ? proposera ?) la compagnie théâtrale A Corps Rompus, basée à Lorient.
MÉTAMORPHOSES 2.0 (we will get what we need)
est un miroir brisé, de ses morceaux surgissent des personnages
mythiques réincarnés (Narcisse, Patrocle & Achille, Ianthé,
Hermaphrodite, etc.) projetés dans notre époque. Ils ne sont plus des
figures mythologiques mais des représentants de notre ère, pris au sein
de luttes personnelles et quotidiennes.
Individualités observées à la loupe, ces vies sont données en
pâture aux regards pour l’exemple et dessinent en creux les diverses
possibilités d’une communauté LGBTQI+
Ce texte est
le récit d’une nuit, mouvement du crépuscule à l’aube, disparition des
couleurs jusqu’à la réapparition de l’arc-en-ciel. Au cours des
métamorphoses, le spectateur s’engage plus profondément dans la nuit et
découvre dans un même mouvement ses habitués et les rencontres
interlopes qu’elle permet, les nouvelles identités que nous revêtons
abrités des regards par le manteau de l’obscurité. MÉTAMORPHOSES 2.0
est le récit de ces réprouvés de la société qui se transforment sans
cesse pour continuer à vivre.
Pour la première fois la
compagnie crée son propre texte, en faisant appel à des archives, des
matériaux divers (essais, poésie, etc.) et grâce au concours du
dramaturge de l'ensemble italien ricci/forte.
scénographie
Le dispositif scénographique sera
élaboré à partir du principe d'accumulation de ballons blancs, gisants
sur le sol ou bien constitués en colonnes, dunes. On pourra lire cette
proposition comme un espace métaphorique nous embarquant tour à tour
dans les nuages, dans une boîte de nuit ou la chambre d'un adolescent.
La couleur blanche permet la transformation du lieu grâce aux éclairages
successifs qui traverseront les couleurs de l'arc-en-ciel, en imprimant
une teinte dominante sur l'ensemble de l'espace.
A cela s'ajouteront des
tulles, des rideaux, des projections vidéo sur les ballons permettant
de jouer sur des phénomènes d'apparition/disparition, de travailler sur
le rapport espaces d'intimité/espaces publics, d'assigner à cet espace
des fonctions d'inclusion ou d'exclusion, y compris entre le plateau et
le spectateur.
Projet d'écriture de ricci/forte (extrait) :
Les Mythes d'hier rencontrent la réalité
de notre monde d'aujourd'hui : la faculté d'adaptation et de
transformation continuelle des exclus, tiraillés entre obligation
sociale et nécessité inéluctable d’être soi. À travers la re-élaboration
métaphorique des Métamorphoses, nous raconterons le “côté nocturne” des
femmes et des hommes, un voyage dans les landes polymorphes de
l’identité, des masques qu’elle revêt jusqu'à la solitude qu’elle impose
parfois. Mais à la fin de ce parcours, la re-fondation, avec une ironie
douloureuse, transcendera la vie elle-même. Par conséquent, dans nos MÉTAMORPHOSES,
le mot vie sera à haute fréquence : la vie qui blesse ; la vie qui
trahit ; la vie qui observe ; la vie que l'on vit ; la vie qui renaît de
ses promesses ; la vie comme spectacle grotesque ; la douleur et la
joie que coûte la vie pour être soi-même. Et toutes les questions
désarmantes qui accompagnent ce voyage : “Pourquoi les choses ne
sont-elles jamais sous la ‘‘forme’’ que nous attendons ? “Qu'est-ce qui,
au fond, me fait le plus peur ?” “Pourquoi le monde continue-t-il ainsi
?”
Composition
Le prélude : un
conte de fées où un père nomme ses huit enfants du nom des couleurs de
l’arc-en-ciel qui apparait après l’orage : ROSE, ROUGE, ORANGE, JAUNE,
VERT, TURQUOISE, BLEU et VIOLET…
ROSE et TURQUOISE par un revers de
fortune quitteront la famille laissant leurs six frères composer les
couleurs du drapeau arc-en-ciel.
Les mouvements :
chacune des six couleurs incarne une figure de nos MÉTAMORPHOSES ,
d’Orphée à Tirésias en passant par Narcisse, … etc. ceux-ci étant des
personnes réelles et non pas des ‘‘personnages’’ : six mouvements
textuels composés de mono/dialogues.
Les interludes :
il s’agira des errances des deux personnages ROSE et TURQUOISE,
histoires visuelles et sonores, ponctuant, rythmant la dramaturgie
textuelle, traversant les questions de commémoration, d’exclusion, etc.
au sein des communautés.
Le postlude : la réunion de l’ensemble des couleurs pour former l’arc-en-ciel actuel.
Plus de détails sur le site de la compagnie : https://www.acorpsrompus.fr/metamorphoses-2.0.html