samedi 23 novembre 2019

Un peu de lecture

Voici un livre qui devrait nous aider à passer plus agréablement les mornes soirées d'automne...
Il s'agit d'un ouvrage de Nicola Gardini, dont la traduction française vient de paraître aux Editions de Fallois, et qui s'intitule Avec Ovide.


Quel en est le propos ?
Voici ce qu'en dit l'éditeur :

"Cet essai non conventionnel, dépourvu de tout caractère académique, ne se contente pas de jeter une lumière nouvelle sur l’un des grands poètes de la latinité.
Il invite à une réflexion très actuelle sur l’importance et l’art de redécouvrir les classiques.
Pourquoi Ovide? Parce que, plus encore que Virgile, c’est l’une des sources les plus fécondes de la poésie et de l’art occidentaux.
Montaigne nous dit que c’est avec lui qu’il prit « le goût des livres » et c’est avec lui que d’innombrables générations ont découvert les beautés de la mythologie. La poésie et l’art lyrique ont puisé à pleines mains depuis la Renaissance dans son œuvre majeure – Les Métamorphoses.
Tout cela a été dit maintes fois.
Le propos de Nicola Gardini est plus original.
Dans l’esprit d’une certaine critique moderne qui s’efforce de dépasser la recherche érudite pour accéder, par l’étude des seuls textes, à la pensée intime d’un auteur, à sa vision personnelle, à son «moi profond», Nicola Gardini – pour reprendre l’expression, désormais célèbre de Marcel Proust – met au jour le principe unificateur qui se retrouve dans toutes les œuvres du poète.
Ce principe, c’est la loi du changement, l’instabilité, la mutation constante des formes vivantes et, par voie de conséquence, celles des sentiments, des États, des relations entre tous les éléments de l’univers.
C’est, bien sûr, le thème des Métamorphoses, mais il est ébauché dès ses premiers recueils considérés souvent à tort comme de simples badinages (l’Art d’aimer, les Annales, les Remèdes à l’amour) et repris, avec plus de gravité, dans les grands poèmes de l’exil (les Tristes, les Pontiques).
Ovide (43 av. JC – 18 ap. JC) avait tous les dons requis pour devenir le grand poète national de la Rome impériale après Virgile (70-19 av. JC). Il avait d’ailleurs célébré dans Les Fastes les fêtes du calendrier romain.
Il fut pourtant exilé brusquement par Auguste en 8 ap. JC et finit ses jours misérablement sur les bords de la mer Noire – autant dire au milieu des Barbares.
On a formulé de nombreuses hypothèses sur cette sentence. Aucun historien, en deux mille ans, n’a pu trouver des raisons certaines.
Pour Nicola Gardini, une évidence s’impose : le principe d’instabilité et d’incertitude, que l’on découvre au cœur de ses livres, est radicalement incompatible avec l’idéologie impériale qui suppose la fixité de l’ordre sismique, la stabilité des relations entre les êtres, la rectitude du devenir historique. Pour Auguste, Ovide était donc «un dangereux esprit», comme Fénelon aux yeux de Louis XIV.
Mais c’est aussi cette incompatibilité et le caractère imprévisible des changements chantés avec tant d’éloquence par Ovide qui confèrent à son œuvre, pour nous, son éternelle jeunesse."

Bonne lecture !

vendredi 22 novembre 2019

D'Iris à Isis

La discographie baroque vient de s'enrichir d'un nouvel opus avec la publication d'Isis de Lully et Quinault (1677), par Les Talens lyriques, sous la direction de Christophe Rousset.


Voici ce que nous apprend Classiquenews sur le contexte de sa création.

"Cinquième tragédie en musique conçue par Lully et Quinault, Isis témoigne évidemment des faits marquants du royaume de Louis XIV : le prologue et son contenu encomiastique fait référence à la guerre de Hollande, aux victoires de la marine royale (Neptune paraît) ; c’est somme toute un préalable « ordinaire » et habituel pour une tragédie en musique, comme bientôt à Versailles, la vaste Galerie des glaces a son plafond peint de toutes les batailles du roi guerrier. Sur le plan esthétique et lyrique, Isis qui n’a rien d’égyptien (sauf à l’énoncé final de l’avatar de Io en … Isis, nouvelle déesse honorée sur les rives du Nil) , marque un tournant tout en prolongeant les opus précédents (Cadmus et Hermione, 1673, ; Alceste, 1674 ; Thésée, 1675 et Atys, 1676). Créé devant le Roi à Saint-Germain en Laye, le 5 janvier 1677, Isis est l’une des premières tragédies lyriques nécessitant les machineries (comme plus tard et dans des proportions plus amples et spectaculaires : Persée)… L’acte IV regroupe les épisodes les plus spectaculaires : ceux des supplices inventés par la jalouse et sadique Junon contre Io : frimas glaçants, forges brûlantes, puis arrêt des Parques, elles aussi inflexibles quant à la souffrance de la pauvre et si démunie nymphe aimée de Jupiter… La salle d’opéra de St-Germain, dessinée par Carlo Vigarini (qui en l’occurrence dessine machineries et décors), permet les changements à vue, les vols divins et son parterre peut contenir jusqu’à 650 spectateurs.


Le site est alors puisque Versailles n’existe pas encore, le lieu des représentation royales par excellence. Thésée et Atys y ont déjà été créés. Ayant abandonné la pratique de la danse, le Roi à 37 ans, se passionne surtout dès 1675 pour l’opéra. Chaque ouvrage est présenté devant le souverain très interventionniste (participant au choix des sujets voire aux situations dramatiques), pendant le Carnaval puis repris à Paris. Après Isis, paraîtront encore Proserpine (1680), Le Triomphe de l’Amour (1681), Phaéton (1683) et Roland (1684).
Lully réserve le rôle titre à Marie Aubry, déjà célèbre car elle fut Sangaride dans Atys l’année précédente. A Mlle de Saint-Christophle, ailleurs déesse ou sorcière colérique – elle fut Cybèle dans Atys, revient le personnage rival d’Isis, la fière et haineuse voire barbare Junon.
Comme tous les opéras présentés devant Louis XIV, chaque discipline n’a qu’un but : incarner le prestige et la grandeur de la Cour de France, celle du Roi-Soleil ; l’orchestre d’Isis est important, rien à voir avec les petits ensembles baroqueux dont le public contemporain est familier. Il regroupe jusqu’à 100 instrumentistes, dont les trompettes de la Grande Écurie (qui accompagnent la Renommée et sa suite dans le prologue) et les membres du clan Hotteterre (Louis, Jean, Nicolas, Jeannot) célèbres flûtistes particulièrement exposés dans le divertissement de l’acte III qui évoque la nymphe Syrinx. A la puissance déclamatoire de l’orchestre répond le luxe et le raffinement des costumes dessinés par Jean Bérain.
En répétitions, à Saint-Germain dès le moins de novembre 1676, soit deux mois avant la création, Isis est au cours de sa genèse et des séances préparatoires, promis à un grand succès : en décembre, Quinault lit en avant-première son texte d’après Ovide (livre I) ; le poète baroque français écarte l’épisode où Jupiter amoureux change Io en génisse ; il préfère plutôt traiter l’épisode où le dieu de l’Olympe cache sa maitresse Io, dans une nuée, afin de la protéger des foudres de son épouse, l’irascible et jalouse Junon. Les auditeurs sont enthousiastes. Rien ne laissait présager l’accueil final de l’opéra déclamé, en définitive plutôt réticent, ni l’exil dont allait être victime Quinault. La Montespan se reconnaissant dans le figure de Junon, et ici Io / Isis incarnant la dernière proie du roi égrillard, Isabelle de Ludres, dans les faits historiques, vraie rivale de la maîtresse en titre, obtint du Roi la disgrâce du poète. On ne se moque pas de la Favorite officiel du Soleil : Athénaïs règne sur le cœur de Louis. Isis fut un opéra rapidement remisé dans les placards du scandale et de la honte."

Bonne écoute !

samedi 16 novembre 2019

Une heure avec Ovide...

Vous voulez passer une heure avec Ovide ?...
Rien de plus simple : écoutez en replay l'émission "Ça peut pas faire de mal" de Guillaume Gallienne sur France Inter, consacrée aujourd'hui aux Métamorphoses...

https://www.franceinter.fr/emissions/ca-peut-pas-faire-de-mal


Merci à Daniel, grand ami d'Ovide, de me m'avoir signalé !...
Et bonne écoute à vous !...

vendredi 8 novembre 2019

Iris

Voici deux fois en quelques jours qu'Iris vient visiter Lachapelle...
Une première fois, par le nord-ouest de la colline...


Une deuxième fois, aujourd'hui, par le sud-est...



Sois la bienvenue, messagère des dieux...
Et puisses-tu nous apporter leur  bienveillante protection...

dimanche 3 novembre 2019

Animus

Je viens de découvrir le travail de Laure Boin, et j'ai hâte de partager avec vous ma découverte.


Elle ne revendique pas de filiation ovidienne pour sa série "Animus". Mais ses Biches - tel est le titre de ce dessin - me semblent tout droit sorties des Métamorphoses...

Et que dire de ce Marceau si ce n'est qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à Narcisse ?



Quant à son Grand cerf, n'est-ce pas sous ses traits que l'on se représenterait Actéon ?


Vous voulez, vous aussi, retrouver chez Laure Boin l'univers de la métamorphose ?
Voici donc le lien de son site : http://www.laureboin.com/series/animus/
Et si vous voulez voir ses oeuvres, rendez-vous à la N5 GALERIE, 5 rue Sainte Anne 34000 Montpellier (09 81 05 39 75) du 5 novembre au 31 décembre. 
Je suis sûr que vous allez adorer...