Ne vous fait-elle pas penser à ces vers des Tristesses, où Ovide évoque le printemps à Tomes :
" Voici que filles et garçons cueillent joyeusement
La violette des champs, qui pousse toute seule".
Certes, l'heure de la cueillette n'est pas encore venue, ou peut-être n'y a-t-il plus de violettes...
Mais je gage que les filles et les garçons de Constanta ressemblent comme deux gouttes d'eau à ceux de Tomes...
Nous voici maintenant sur le forum, non celui de Rome mais celui de Tomes.
Comment y réglait-on les différends ? Comme ceci :
"On rend aussi une injuste justice à coup d'épée
Rigide et souvent on s'écharpe en plein forum".
Tomes était aussi un port. Voici la version moderne du plus grand port céréalier d'Europe...
Mais cette silhouette qui se détache sur le miroir du bassin, ne serait-ce pas un lointain descendant d'Ovide ?... Ecoutons-le plutôt...
"Quelques bateaux, cependant, vont
naviguer jusqu’ici ;
Un
vaisseau étranger mouillera dans le Pont.
Vite, je cours à la rencontre d’un
marin. « Salut !
Que
viens-tu faire ici ? Qui es-tu ? D’où viens-tu ? »
Le plus probable est qu’il viendra
d’une proche région,
Qu’il
aura navigué sans danger, en voisin.
Un Italien fait rarement pareille
traversée,
Vient
rarement croiser sur ces côtes sans port.
Cependant, s’il connaît le grec, s’il
connaît le latin,
–
J’aurais plus de plaisir que ce soit le latin –
(On
peut aussi jusqu’ici faire voile, avec un bon
Notus,
depuis le Bosphore et la Propontide),
Qui
qu’il soit, il peut, de mémoire, rapporter ce qui
Se dit, alimenter les bruits, les
propager."
Parfois, Ovide recevait une lettre de son épouse... Peut-être lui apparaissait-elle alors...
"Lorsque tu reçois une nouvelle lettre du Pont,
Pâlis-tu, et ta main tremble-t-elle en l’ouvrant ?"
Voilà une photo qui donne envie de proposer une version des Tristesses où le texte serait accompagné d'images de notre temps mais assez poétiques pour renvoyer au temps passé.
Qui s'y lance ?...
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