mardi 11 février 2025

Médée de Luigi Cherubini à l'Opéra-Comique

Les amateurs d'opéra et de mythologie auront plaisir à découvrir la Médée de Luigi Cherubini (1760-1842) sous la direction musicale de Laurence Equilbey et dans la mise en scène de Marie-Ève Signeyrole, avec dans le rôle de Médée Joyce El-Khoury et dans celui de Jason Julien Behr.

C'est à l'Opéra-Comique jusqu'au 16 février (ne tardez pas...).

Pour plus de précisions, cliquez sur ce lien : https://www.opera-comique.com/fr/spectacles/medee


Et si vous souhaitez écouter la critique qu'en font Anna Sigalevitch et Emmanuelle Giuliani - qui ne vous donneront pas forcément envie d'aller à l'Opéra-Comique - sur les ondes de France Culture dans l'émission de Marie Labory Les Midis de la culture, voici le lien (à partir de15'33'') :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/critique-opera-l-or-du-rhin-de-wagner-dirige-par-pablo-heras-casado-et-mis-en-scene-par-calixto-bieito-3430058

Bonne écoute ! Bon spectacle !

jeudi 30 janvier 2025

En latin...

Vous souhaitez entendre parler d'Ovide ? Voilà qui ne m'étonne pas.

Vous souhaitez entendre parler d'Ovide en latin ? Aïe ! Voilà qui va être plus compliqué... Mais si vous avez encore quelques beaux restes de vos humanités classiques, je vous invite à essayer en visitant le blog de Beatus, un ami d'Ovide originaire de Soleure, en Suisse.

Prêts ? Attention, c'est parti !

https://www.youtube.com/@beatushelvetiussalodurensi3658

mercredi 22 janvier 2025

Animaux et sentiment amoureux

Vous aimez les animaux ?

Il est donc probable que le colloque suivant vous intéresse :


Et Ovide, me direz-vous ? Cherchez bien dans le programme, et vous trouverez (j'ai surligné en jaune pour vous faciliter la tâche) :

Programme :

Jeudi 23 janvier

MSH de Clermont-Ferrand (Amphi 220)

·        8h30 Accueil

SESSION 1 : Adoration et fascination : licornes, panthères, oiseaux (1)

Présidence : Christopher Lucken

·        9h Stavros Lazaris (Institut Catholique de Paris-EA 7403 « Religion, Culture et Société » et CNRS-UMR 8167 « Orient et Méditerranée ») : « L’unicorne et la vierge d’après les textes et les images de l’Antiquité et de Byzance »

·        9h30 Pascale Auraix-Jonchière (UCA, CELIS) : « Lecture d’Une passion dans le désert : pour une métaphysique de l’amour »

·        10h Halia Koo (Université Memorial de Terre-Neuve, Canada) : « Fragments d’un discours animalier chez Sylvain Tesson : de la fraternité à l’adoration »

·        Pause


Adoration et fascination : licornes, panthères, oiseaux (2)
Présidence : Astrid Maes
 

·        11h Jacques Marckert (UCA, CELIS) : « Les oiseaux dans La Chartreuse de Parme : battements d’un discours amoureux »

·        11h30 Julie Lemaire (UCA, CELIS) : « Albert Cohen, l’amour et les petits oiseaux »
 

Musée Henri-Lecoq (CCAS - 14 rue d’Enfer – Clermont- Ferrand)
SESSION 2 : Tradition des bestiaires et sentiment amoureux (1)
Présidence : Stavros Lazaris

·        14h Pedro Duarte (Aix-Marseille Université) : « La zoologie plinienne : quelle place pour les sentiments des animaux dans l’Histoire naturelle ? »

·        14h30 Christopher Lucken (Université Paris 8, Vincennes) : « Le Bestiaire d’Amours de Richard de Fournival, ou le bestiaire d’un dieu chasseur »

·        15h Jean-Marie Fritz (Université de Bourgogne) : « L’amour dans les yeux : hypnose et regard amoureux dans le Bestiaire d’Amour de Richard de Fournival »
 

Tradition des bestiaires et sentiment amoureux (2)
Présidence : Aude Volpilhac

·        16h Michèle Gally (Aix-Marseille Université, CUERMA) : « Selon la nature du leu j’en dui bien perdre le vois : la voix lyrique à l’aune de l’animalité chez Richard de Fournival »

·        16h30 Yoan Boudes (Université de Rouen ) : « Le maistre, la belle et les bestes : le bestiaire dans le Bestiaire d’Amour, du modèle générique à la question animale »

·        17h Paula Almeida Mendes (Université de Porto, Portugal) : « Amour, animalité et moralité dans la poésie et la littérature matrimoniale au Portugal (XVIe–XVIIe siècles) »

·        18h Visite du Museum d’histoire naturelle Henri-Lecoq

 

Vendredi 24 Janvier

MSH de  Clermont-Ferrand
 

SESSION 3 : Hybrides et métamorphes amoureux
Présidence : Pascale Auraix-Jonchière

·        8h30 Hélène Vial (UCA, CELIS) : « Métamorphose animale et sentiment amoureux dans les Métamorphoses d’Ovide »

·        9h Hervé Goerger (Université de Princeton, États-Unis d’Amérique) : « En parlant au loup : langages de l’amour et homoérotisme dans le Bisclavret de Marie de France »

·        9h30 François-Xavier Guerry (UCA, CELIS) : « Des hommes et femmes de somme dans la littérature érotique du Siècle d’or espagnol »

·        10h Laurène Barbaux (Université de Picardie Jules Verne) : « Dire les amours de l’ours : la figure hybride comme procédé dialectique en littérature dans La peau de l’ours de Joy Sorman »

·        Pause


SESSION 4 : Genre féminin, animaux et amour
Présidence : Sébastien Douchet
 

·        11h Ignacio Ramos-Gay (Université de Valence, Espagne) : « L’amour des bêtes : féminité, bien-être animal et éthique de la vertu dans le mélodrame animalier du XIXe siècle»

·        11h30 Laure Coppieters (Université de Gand, Belgique) : « Les dimensions de l’amour animal. Relire Sidonie Gabrielle Colette, Jeanne Bemer-Sauvan et Marie Mauron »

 

SESSION 5 : Amour et sexualité interspécifiques (1) : XVIIe-XXe siècles
Présidence : Alain Romestaing
 

·        13h30 Aude Volpilhac (Université catholique de Lyon) : « Rivalités et amours interspécifiques dans la poésie galante de la seconde moitié du XVIIe siècle »

·        14h Nicolas Corréard (Université de Nantes) : « Les romans de la galanterie animale, du Chat d’Espagne de Jacques Alluis (1669) au Pompey the Little de Francis Coventry (1749) »

·        14h30 Aimé Guex (Université de Lausanne, Suisse) : « Objet de plaisir, sujet désirant. L’écriture de la bestialité, entre excès érotique et sensibilité animale au XIXe siècle »

·        15h Astrid Maes (UCA, CELIS) : « L’amour vache dans Le Hameau de William Faulkner »

·        Pause


Amour et sexualité interspécifiques (2) : XXe-XXIe siècles
Présidence : Sébastien Douchet

·        16h Orielle Belin (UCA, CELIS) : « Représentations des amours animales de l’homme : exploration des limites de soi dans Le Grand Cahier d’Agota Kristof et The Painted Bird de Jerzy Kosinski »

·        16h30 Victor Malzac (Université PSL / ENS) : « Sexualité, violence, semence et jouissance dans la poétique animale d’Eugène Savitzkaya »

Dernières précisions : le colloque est organisé par Yvan Daniel, Sébastien Douchet et Alain Romestaing. Il aura lieu à Clermont-Ferrand les 23 et 24 janvier sur deux sites : MSH, 4 rue Ledru, Amphi 220 et (le jeudi 23 après-midi) au musée Henri-Lecoq.

Soyez réactifs : le colloque commence demain... Et matinaux : Hélène Vial intervient vendredi à 8h30...


mardi 21 janvier 2025

Semele de Georg Friedrich Haendel au théâtre des Champs-Elysées

Si vous avez l'occasion de passer par Paris entre le 6 et le 15 février, profitez-en pour passer par le théâtre des Champs-Elysées : vous pourrez y assister à une nouvelle production de Semele de Georg Friedrich Haendel.


A la direction, Emmanuelle Haïm ; à la mise en scène, Olivier Mears...


Avec dans le rôle de Sémélé, Pretty Yende et dans celui de Jupiter, Ben Bliss...

Pour plus de détails sur le spectacle, cliquez ici :

https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2024-2025/opera-mis-en-scene/semele

Et pour remonter à la source ovidienne des Métamorphoses, III, 288-312, voici ma traduction.

Bonne lecture, bon spectacle !

                                   Voici qu’un nouveau grief s’ajoute
                 Au précédent : Junon s’afflige de voir Sémélé
                 Grosse du grand Jupiter ; elle va le quereller,
                 Mais : « A quoi m’ont servi, se dit-elle, tant de querelles ?
                 C’est elle que je dois viser, elle que je perdrai
                 Si je suis Junon la très grande, si je mérite de
                 Tenir ce sceptre orné de pierreries, si je suis reine,
                 Epouse et sœur — sœur, je le suis — de Jupiter. Mais non...
                 Il l’a comblée furtivement ; l’honneur est presque sauf.
                 Que dis-je ! Elle est enceinte, son ventre étale son forfait ;
                 Et pour devenir mère, ce que je n’obtiens qu’avec peine,
                 Il lui faut Jupiter ; quelle assurance en sa beauté...
                 Mais elle déchantera : mon père n’est pas Saturne
                 Si son Jupiter ne la plonge pas dans l’eau du Styx. »
                 Elle quitte alors son trône, et sous un nuage d’or,
                 Elle va chez Sémélé, sans sortir de ce nuage
                 Avant d’avoir pris les traits d’une vieille aux tempes grises,
                 A la peau sillonnée de rides, ratatinée, et qui
                 Avance à pas tremblants ; elle vieillit aussi sa voix :
                 C’est Béroé d’Epidaure, nourrice de Sémélé.
                 Elles parlèrent beaucoup et en vinrent à nommer
                 Jupiter ; celle qui dirigeait tout soupire et dit :
                « Je te le souhaite ; mais rien n’est moins sûr : combien sont entrés,
                 Prenant le nom d’un dieu, dans le lit d’une honnête femme ?
                 Mais qu’il soit Jupiter ne suffit pas : qu’il donne un gage
                 De son amour. S’il est bien ce qu’il prétend, qu’il t’étreigne
                 Exactement comme il étreint la hautaine Junon.
                 Accueille-le revêtu de ses attributs divins. »
                 Junon avait fait ce qu’elle voulait de Sémélé ;
                 La naïve enfant demande à Jupiter “quelque chose”.
                 Le dieu répond  : « Choisis ; je ne te refuserai rien,
                 Et pour mieux te convaincre, je prendrai à témoin le Styx,
                 Dieu tout-puissant qui, lui aussi, remplit d’effroi les dieux. »
                 Son malheur fait sa joie ; Sémélé va périr : son amant
                 Complaisant lui a remis trop de pouvoir. « Comme quand
                 Junon t’enlace et que vous vous soumettez à Vénus,
                 Donne-toi, dit-elle, à moi. » Le dieu voulut retenir
                 Ses mots ; trop tard : ils avaient déjà fusé dans les airs.
                 Il gémit : elle ne peut pas n’avoir pas fait sa demande,
                 Il ne peut n’avoir pas promis. Aussi regagna-t-il
                 Tristement les hauteurs du ciel, et d’un signe assembla
                 Les dociles nuées ; il y ajoute orage, éclairs
                 Mêlés au vent, tonnerre, et la foudre que nul n’évite.
                 Cependant il fait de son mieux pour contenir ses forces ;
                 Le feu dont il avait terrassé Typhée aux cent bras,
                 Aujourd’hui, il y renonce : c’est une arme trop sauvage.
                 Il en est une plus légère, où les Cyclopes ont
                 Fait entrer une flamme moins cruelle, moins de colère ;
                 Les dieux la nomment “foudre seconde”. Il la prend et se rend
                 Chez Agénor. La mortelle ne put pas soutenir
                 Le céleste fracas : les dons de son époux l’embrasent.
                 L’enfant est arraché avant terme de l’utérus
                 Maternel, et cousu tout frêle — est-ce digne de foi ? —
                 Dans la cuisse de son père, où finit la gestation.